Le sommet de Sharm el-Sheikh peut-il déclencher la paix à Gaza et au Moyen-Orient ?

Le sommet de Sharm el-Sheikh peut-il déclencher la paix à Gaza et au Moyen-Orient ?

Sharm el-Sheikh est en effervescence ce lundi alors que l'Égypte accueille un sommet crucial pour consolider le récent cessez-le-feu à Gaza et promouvoir une paix plus large au Moyen-Orient. Avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le président américain Donald Trump en coprésidence, des dirigeants de plus de 20 pays se sont réunis au bord de la mer Rouge, espérant transformer un calme temporaire en stabilité durable.

En toile de fond, une trêve de trois jours qui a commencé vendredi dernier après des négociations marathon dans la station balnéaire égyptienne. Des négociateurs d'Israël et du Hamas, ainsi que des médiateurs d'Égypte, du Qatar, de la Turquie et des États-Unis, ont élaboré l'accord initial. Selon ses termes, les forces israéliennes se retireront de Gaza City, de certaines parties de Khan Younès et de Rafah, et ouvriront cinq points de passage pour l'aide humanitaire. Des otages et des prisonniers doivent également être échangés.

Les analystes politiques à Gaza voient des objectifs clairs : renforcer la trêve, planifier la reconstruction et esquisser une feuille de route politique pour la sécurité régionale. « Ce sommet vise à cimenter le cessez-le-feu et à s'assurer que la guerre ne revienne pas », déclare l'expert basé à Gaza Hussam al-Dajani. Il souligne que sans une réelle volonté politique – en particulier de la part du président Trump et de la communauté mondiale – tout accord risque de n'être qu'une façade.

À Ramallah, l'analyste Jihad Harb met en garde contre une surestimation de la portée du sommet. Il remarque que, bien que l'accent soit mis sur le renforcement du cessez-le-feu et la libération des détenus, des questions difficiles concernant un futur État palestinien restent sans réponse. « Le plan américain est vague sur le statut juridique et politique de la Palestine – la clarté à ce sujet est essentielle pour éviter de nouveaux affrontements », avertit Harb.

Les deux experts conviennent que des progrès significatifs dépendent d'une position ferme des États-Unis et d'une pression internationale coordonnée sur Israël, dont le gouvernement actuel refuse de créer un État palestinien. Si les discussions réussissent, elles pourraient apaiser les tensions non seulement à Gaza, mais aussi entre Israël, le Liban, l'Iran, la Syrie et même les Houthis au Yémen. En cas d'échec, la région risque de replonger dans le chaos.

Le rôle de Washington est également scruté. L'analyste Esmat Mansour soutient que l'implication des États-Unis traduit une volonté de reconquérir leur influence au Moyen-Orient et de renforcer la position d'Israël. Les partenaires du Golfe ont donné des approbations prudentes à l'initiative, mais leur soutien complet dépend de la crédibilité de l'Amérique à répondre véritablement aux aspirations palestiniennes.

Sur le terrain, le Hamas espère que le sommet scellera le cessez-le-feu et accélérera les efforts de secours et de reconstruction. « Nous attendons que les engagements se traduisent en actions concrètes », déclare le porte-parole Hazem Qassem. Les Gazaouis ordinaires comme Mohammed Awad partagent cet optimisme prudent – ils veulent que le prochain chapitre de cette longue histoire se concentre sur la reconstruction des maisons, des vies et, en fin de compte, sur un chemin vers une paix durable.

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