Dans une démarche qui fait parler d'elle de Dakar à São Paulo, le Premier ministre intérimaire de la France, Sebastien Lecornu, a annoncé cette semaine que les ministres de son gouvernement éclair ne recevront pas leurs habituelles indemnités de départ. C'est un message clair : si le pays doit se serrer la ceinture, ses dirigeants aussi.
Pourquoi est-ce important ? En France, les ministres reçoivent normalement trois mois d'indemnités – près de 10 000 euros par mois – car ils ne peuvent pas prétendre aux allocations chômage. L'indemnité du Premier ministre peut être encore plus élevée, dépassant les 14 000 euros par mois. Mais Lecornu, dont le cabinet s'est effondré quelques jours après sa formation, a décidé de renoncer à ce droit et de fixer une nouvelle norme de frugalité publique.
'Nous ne pouvons pas prôner l’austérité si nous ne donnons pas l’exemple nous-mêmes', a déclaré Lecornu aux journalistes. Sa détermination à montrer l'exemple reflète une frustration croissante face à la gestion du plus grand déficit budgétaire d'Europe dans un contexte de dette publique croissante.
La tourmente politique secoue Paris, avec cinq Premiers ministres en deux ans, échouant tous à imposer des coupes budgétaires sévères et des réformes fiscales. Les citoyens, des fonctionnaires à Abidjan aux étudiants à Bogotá, regardent avec un mélange de fatigue et de scepticisme chaque nouveau gouvernement trébucher.
Lecornu a également plafonné les avantages des anciens Premiers ministres, limitant les voitures avec chauffeur à une décennie. L'année dernière, ces privilèges ont coûté à l'État environ 1,58 million d'euros, couvrant tout, des chauffeurs au support secrétarial.
Reste à savoir si ces gestes d'austérité reconstruiront la confiance ou ne sont que des mouvements symboliques. Mais à une époque où les budgets partout sont sous tension, la décision de Lecornu rappelle que le vrai changement commence souvent chez soi.
Reference(s):
French PM scraps ministers' severance payouts in belt-tightening move
cgtn.com
