Dimanche matin, quelque 6 000 électeurs à travers la Syrie se sont réunis dans des salles régionales pour voter lors des premières élections parlementaires du pays depuis la chute de Bachar al-Assad. C’est un jalon majeur—et un véritable test de l’inclusivité des nouvelles autorités après 14 ans de conflit et de luttes sectaires.
Le président intérimaire Ahmed al-Sharaa, qui est arrivé au pouvoir lorsque les rebelles ont renversé Assad en décembre, cherche à rassembler une nation fracturée. Au lieu d’ouvrir les bulletins à tous, son équipe a organisé un vote indirect : un comité nommé par Sharaa a sélectionné 1 570 candidats potentiels, qui ont passé la semaine à présenter leurs idées lors de séminaires et de débats—quoique les affiches de campagne dans les rues soient rares.
De 9 h à 17 h, les collèges électoraux choisiront les législateurs pour les deux tiers de l’assemblée de 210 sièges, avec des résultats attendus le soir même. Le tiers restant ? Al-Sharaa lui-même désignera 70 membres, une décision qui, selon les analystes, pourrait faire ou défaire la crédibilité du nouveau parlement.
Les autorités soutiennent que ce système était nécessaire compte tenu des chiffres de population peu fiables et du déplacement de millions de personnes par la guerre. Ils ont même suspendu le vote dans trois provinces abritant des communautés minoritaires, laissant 19 sièges vacants et suscitant des critiques selon lesquelles le processus est trop contrôlé.
En fin de compte, le véritable enjeu résidera dans les choix d’al-Sharaa. Apportera-t-il des femmes et des voix minoritaires pour refléter la diversité de la Syrie, ou remplira-t-il les sièges avec des fidèles prêts à soutenir son agenda ? La réponse nous dira beaucoup sur le prochain chapitre de l’histoire de la Syrie.
Reference(s):
cgtn.com