Lundi prochain, lors d'un rare sommet co-organisé par la France et l'Arabie saoudite, plusieurs autres pays devraient officiellement reconnaître un État palestinien. Cela fait suite à l’Australie, la Grande-Bretagne, le Canada et le Portugal, dont l’approbation récente a suscité une forte réaction d’Israël.
Revenons en arrière : en 1988, l'Organisation de libération de la Palestine a déclaré un État palestinien indépendant. Aujourd’hui, environ 150 des 193 membres de l’ONU étendent leur reconnaissance. Mais malgré ces gestes, la Palestine ne détient qu'un statut d'observateur aux Nations Unies—aucun droit de vote à l’Assemblée générale et aucun siège à la table du Conseil de sécurité, où les États-Unis peuvent encore opposer leur veto à une adhésion complète.
En coulisses, l’Autorité palestinienne (AP), dirigée par le président Mahmoud Abbas, agit comme le visage officiel du peuple palestinien. Elle gère des écoles, des hôpitaux et délivre des passeports dans certaines parties de la Cisjordanie dans le cadre d’un accord d’autonomie limitée avec Israël. Pendant ce temps, le mouvement Hamas gouverne la bande de Gaza depuis 2007 après un bref conflit avec l'AP.
Avec une nouvelle reconnaissance, les missions diplomatiques dans les pays amis seraient probablement élevées au rang d’ambassades à part entière. Pourtant, la plupart des États n’ouvriront pas de missions dans les territoires palestiniens, où Israël contrôle les frontières et l’espace aérien. Environ 40 nations maintiennent déjà des consulats ou des bureaux de représentation à Ramallah ou à Jérusalem-Est—la future capitale qu’imaginent les Palestiniens.
Israël insiste pour considérer tout Jérusalem comme sa capitale indivisible. La plupart des ambassades en Israël restent à Tel-Aviv, bien que les États-Unis aient déplacé leur ambassade à Jérusalem en 2018. Pour les Palestiniens, une reconnaissance plus large pourrait renforcer leur pouvoir de négociation—mais obtenir un État sur le papier et une souveraineté sur le terrain restent séparés par un chemin long et complexe.
Reference(s):
What would wider recognition of Palestine mean for Palestinians?
cgtn.com