Dans un retournement juridique majeur, la juge de district américaine Allison Burroughs à Boston a statué cette semaine que l'administration Trump avait illégalement gelé environ 2,2 milliards de dollars en subventions de recherche et 60 millions de dollars en contrats pour l'université de Harvard. Les chercheurs peuvent désormais reprendre leur travail sans la menace d'une suspension de financement.
En avril, des responsables de la Maison-Blanche ont envoyé une lettre à Harvard exigeant que l'université lutte contre l'antisémitisme sur son campus et démantèle les programmes de diversité bénéficiant à certains groupes minoritaires. Lorsque Harvard a résisté, l'administration a coupé ses subventions pluriannuelles.
Cette décision suit l’appel d’août du président Trump demandant à l’université de payer "pas moins de 500 millions de dollars", après l’avoir qualifiée de "très mauvaise". Pendant ce temps, trois autres universités de l'Ivy League—comme Columbia—ont choisi de régler. Columbia a accepté de payer 220 millions de dollars pour restaurer ses fonds gelés de recherche.
Ces coupes étaient en partie liées aux protestations pro-palestiniennes qui ont balayé les campus après l'attaque du 7 octobre menée par le Hamas contre Israël et la guerre à Gaza. Harvard déclare avoir depuis renforcé les protections pour les étudiants juifs et israéliens qui ont été confrontés à un harcèlement "vicieux et répréhensible".
Au-delà des cordons de la bourse, l'administration a également tenté de bloquer les étudiants internationaux—qui représentent environ un quart de la communauté de Harvard. La juge Burroughs avait déjà bloqué cette initiative, protégeant ainsi les chercheurs d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine.
Pour les jeunes chercheurs de Dakar à São Paulo, cette décision est plus qu'une victoire pour Harvard—c'est un rappel que la liberté académique et un financement stable peuvent résister aux pressions politiques.
Reference(s):
Trump administration unlawfully cut Harvard's funding, judge rules
cgtn.com