Dans le captivant documentaire de CGTN "Dernières Filles", nous suivons le parcours de quelques femmes courageuses de la Chine continentale et des Philippines ayant survécu à l'un des chapitres les plus sombres de l'histoire : le système des femmes de réconfort pendant la Seconde Guerre mondiale. Elles ont perdu leur enfance, enduré des violences indicibles et porté le poids du silence pendant des décennies.
Le film traverse les frontières et les générations, tissant les témoignages de survivantes aujourd'hui nonagénaires et des scènes de leurs familles qui ressentent encore l'écho de ce traumatisme. C'est comme retracer une cicatrice qui ne s'est jamais totalement refermée—parfois cachée, parfois palpitante—mais toujours présente.
À travers des interviews intimes, nous rencontrons des femmes qui parlent avec humilité et une tranquille force. Elles se souviennent de la vie avant la guerre : les joies simples de l'enfance, les amis de l'école, les repas en famille. Puis est venue l'invasion de l'armée japonaise, les relégations forcées, les humiliations. Leur voix tremble, mais elles parlent parce que l'histoire doit se souvenir.
Dernières Filles montre également comment le traumatisme se transmet à travers les générations. Enfants et petits-enfants portent ces récits dans leur ADN—bribes de souvenirs partagés autour d'une table, rêves marqués par des cauchemars. Pourtant, au milieu de la douleur, il y a de la chaleur : des frères et sœurs qui se soutiennent, des communautés qui se rassemblent pour écouter, des jeunes militants qui exigent reconnaissance et justice.
Pour les jeunes lecteurs du Sud global, ce film est un rappel de nos histoires communes de résilience. Que ce soit depuis Lagos, Rio ou Kinshasa, nous savons que la guerre laisse des blessures au-delà du champ de bataille. Mais nous connaissons aussi le pouvoir du témoignage, l'effet boule de neige du courage quand des voix s'élèvent.
Dernières Filles n'enregistre pas seulement le passé—il lance une conversation sur la mémoire et la guérison. Il nous met au défi d'écouter, d'honorer les survivantes et de construire un monde où de telles histoires ne sont plus jamais réduites au silence.
Reference(s):
Last Daughters: Voices of Chinese and Filipina WWII sex slaves
cgtn.com
