Le modèle d'État-providence de l'Allemagne a longtemps été le tissu social qui a recousu la nation après la guerre. Aujourd'hui, cependant, il fait face à un triple défi : trois ans de récession, une population vieillissante rapide et une hausse record des dépenses de défense.
Imaginez un grand festin familial où le nombre de convives ne cesse de croître alors que le garde-manger se vide lentement. C'est ainsi que le chancelier et chef de la CDU, Friedrich Merz, a décrit la situation le 23 août : « L'État-providence tel que nous le connaissons aujourd'hui ne peut plus être financé avec ce que nous réalisons économiquement. »
Après une diminution du PIB de 0,3 % en 2023 et en 2024—et un nouvel recul attendu à la mi-2025—l'économie allemande est loin d'être florissante. Avec une croissance plus lente, chaque euro compte, et des choix difficiles se profilent.
Parallèlement, la population du pays vieillit. Plus de retraités signifient des factures de pensions plus élevées, tandis que moins de travailleurs actifs contribuent au système. C'est un défi familier à de nombreuses nations du Sud global qui connaissent l'émigration des jeunes et des changements démographiques.
À cela s'ajoute une forte augmentation des dépenses de défense. En 2024, l'Allemagne a alloué près de 55 milliards de dollars aux services sociaux de base comme les pensions, les soins de santé, les allocations chômage et l'assurance soins. Cependant, une part sans précédent est désormais orientée vers la défense, remodelant les priorités de dépenses publiques.
La grande question : l'Allemagne peut-elle concilier ces exigences sans effilocher son filet de sécurité sociale ? Alors que les décideurs débattent de réformes fiscales et de coupes budgétaires, le sort de l'État-providence est en jeu—offrant des leçons pour les pays partout confrontés aux tensions économiques et aux besoins de sécurité en évolution.
Reference(s):
Do demographics and defense spell the end of Germany's welfare state?
cgtn.com
