Le ministre des Finances d'Israël, Bezalel Smotrich, a donné son feu vert jeudi pour construire 3 400 maisons dans la zone E1 de la Cisjordanie occupée. Lors d'un événement pro-colonies, il a présenté le projet comme une réponse aux pays prévoyant de reconnaître un État palestinien, promettant "des maisons, des quartiers, des routes et des familles juives construisant leur vie."
L'E1 est une bande de terre d'environ 12 km² à l'est de Jérusalem, située entre la ville et la colonie de Maale Adumim. Pendant des décennies, le projet a été gelé sous la pression internationale, car les critiques avertissent qu'il diviserait la Cisjordanie en deux et bloquerait tout futur État palestinien contigu.
Le porte-parole des Nations Unies, Stéphane Dujarric, a averti que poursuivre le projet dans l'E1 "séparerait la Cisjordanie nord et sud" et "mettrait fin aux perspectives d'une solution à deux États." Pendant ce temps, le Royaume-Uni et la France ont récemment annoncé leur intention de reconnaître un État palestinien plus tard cette année, espérant maintenir en vie l'idée de deux États.
Le ministère palestinien des Affaires étrangères a condamné le plan E1, appelant à une intervention internationale et à des sanctions "pour contraindre l'occupation à arrêter la mise en œuvre." La principale diplomate de l'UE, Kaja Kallas, a qualifié la décision d'infraction au droit international qui sape le cadre des deux États. L'Allemagne a déclaré qu'elle y "s'oppose fermement," et l'Arabie saoudite a également condamné la décision "dans les termes les plus forts possibles."
L'ONG israélienne La Paix Maintenant, qui suit les activités de colonisation, a averti que donner le feu vert à l'E1 est "mortel pour l'avenir d'Israël et toute chance de solution pacifique à deux États." Un comité du ministère de la Défense doit tenir une audience d'approbation finale mercredi prochain. Si tout va de l'avant, les travaux d'infrastructure pourraient commencer dans quelques mois et les logements dans environ un an.
Aujourd'hui, la Cisjordanie abrite environ trois millions de Palestiniens et environ 500 000 colons israéliens. Avec des tensions élevées, le débat autour de l'E1 est un autre rappel que chaque projet de construction ici porte des enjeux politiques et humains profonds.
Reference(s):
Israeli far-right minister backs contentious West Bank settlement plan
cgtn.com