Imaginez que vous vous tenez dans un souk animé où chaque ruelle représente une crise différente. Voilà le Moyen-Orient en ce moment : le cessez-le-feu bloqué à Gaza, les négociations nucléaires tendues avec l'Iran et le calme fragile en Syrie se croisent en un immense carrefour.
À Doha, au Qatar, les négociations indirectes soutenues par l'Égypte et les États-Unis se sont arrêtées. Le dernier plan sur la table est une trêve de 60 jours avec des libérations d'otages par étapes et un retrait progressif des troupes israéliennes. Mais le Hamas insiste pour que tout accord temporaire débouche sur un cessez-le-feu durable, tandis que les partisans israéliens durs exigent un désarmement total et une victoire militaire. Le résultat ? Impasse.
Pendant ce temps, une remise à zéro diplomatique se déroule sur le programme nucléaire de l'Iran. La Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne, les E3, rencontreront Téhéran à Istanbul ce vendredi. L'Iran a poussé l'enrichissement à 60 %, affirmant que ses activités sont pacifiques. L'Europe avertit qu'elle réimposera les sanctions de l'accord de 2015 si aucun progrès tangible n'est réalisé d'ici fin août. Téhéran, de son côté, rejette le droit de l'Europe d'activer ces mesures et pointe les frappes israélo-américaines sur ses sites comme un obstacle majeur.
Plus au sud, dans la province syrienne de Sweida, des affrontements sectaires entre les groupes druzes et bédouins ont dégénéré en une semaine de violences, causant des centaines de morts et des déplacements de masse. Israël a lancé des frappes aériennes sur les positions militaires syriennes près de Damas et Sweida, affirmant qu'il visait à protéger la minorité druze. Les États-Unis sont intervenus pour négocier un cessez-le-feu fragile entre le président intérimaire Ahmed al-Sharaa et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Mais ne sortez pas le champagne tout de suite. La chute de Bachar al-Assad a remodelé la mosaïque sectaire syrienne, et des minorités comme les Alaouites et les Druzes continuent de ne pas faire confiance aux nouvelles autorités dirigées par les islamistes. La Türkiye a averti qu'elle ne permettra aucun partitionnement sur des lignes sectaires ou ethniques et pourrait intervenir si la Syrie se fragmente davantage.
La crise humanitaire de Gaza, le bras de fer nucléaire de Téhéran et les étincelles sectaires en Syrie sont entremêlés, rendant la paix lointaine. Chaque flambée alimente la suivante, et les médiateurs courent contre la montre pour sécuriser un cessez-le-feu contraignant à Gaza, un nouvel accord nucléaire et la stabilité au sud de la Syrie.
Il reste de l'espoir. La proposition de Doha pourrait suspendre les souffrances à Gaza, les pourparlers des E3 pourraient empêcher les sanctions de revenir, et le cessez-le-feu en Syrie montre que la confiance, bien que fragile, peut être construite. Mais les délais sont serrés et les marges d'erreur infinitésimales.
Reference(s):
Middle East peace at a crossroads as multiple crises converge
cgtn.com