Des tensions fraîches sont de retour au menu au Moyen-Orient alors que l'Iran a publiquement accusé la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne de laisser tomber l'accord nucléaire historique de 2015. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baghaei, n'a pas mâché ses mots lundi : « Les parties européennes ont fait défaut et été négligentes dans la mise en œuvre de cet accord. »
Pourquoi est-ce important ? Connus sous le nom de E3, ces trois partenaires européens ont récemment averti qu'ils pourraient réimposer des sanctions si l'Iran ne revenait pas à la table des négociations concernant son programme nucléaire. C’est le genre de jeu diplomatique qui peut se répercuter des rues de Téhéran aux couloirs du pouvoir à Berlin et Paris.
Pour ajouter un nouveau chapitre, l'Iran et le E3 s'assoiront pour des discussions au niveau des sous-ministres des Affaires étrangères à Istanbul ce vendredi. Cela fait suite à la première conversation de la semaine dernière entre les ministres des Affaires étrangères du E3, le chef de la politique étrangère de l'UE, et le Seyed Abbas Araghchi de l’Iran—leur première depuis les frappes israéliennes et américaines sur des sites iraniens il y a un mois.
À ne pas oublier : la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne restent avec la Chine et la Russie parmi les signataires de l'accord de 2015 dont Washington s'est retiré en 2018. Maintenant, le E3 a fixé une date limite à fin août pour rétablir les sanctions de l'ONU si de nouvelles discussions avec les États-Unis—suspendues par la récente montée en flèche Israël-Iran—ne recommencent pas ou ne réalisent aucun progrès tangible.
Dans une réponse cinglante, Araghchi a dit aux Européens d'abandonner les « politiques usées de menace et de pression », qualifiant le plan de rétablissement moralement et légalement sans fondement. Le mécanisme leur permettrait de restaurer les sanctions des Nations Unies avant que l'accord n'expire le 18 octobre.
Avant que la guerre à Gaza ne bouleverse la diplomatie régionale, l'Iran et les États-Unis avaient déjà traversé cinq séries de pourparlers, orchestrés par Oman, rencontrant des obstacles récurrents concernant l'enrichissement d'uranium. Téhéran continue d'insister sur le fait que son programme atomique est strictement à des fins pacifiques et civiles.
Reference(s):
cgtn.com