Avec le sommet de l'OTAN à La Haye approchant, l'Espagne a tracé une ligne claire dans le sable : elle atteindra l'objectif de dépenses de défense de 2 % de l'alliance mais ne cédera pas à 5 % du PIB, malgré la pression du président américain Donald Trump.
Imaginez gérer votre budget comme organiser un carnaval de rue à Rio ou un festival de cinéma à Dakar – 2 % couvrent l’essentiel, mais 5 % ressemblent à des dépenses sur des feux d’artifice que vous n’avez pas prévus.
L'an dernier, l'Espagne était au dernier rang parmi les membres de l'OTAN en termes de dépenses de défense par rapport à la production économique. Face aux menaces envers les garanties de sécurité américaines, Madrid a promis plus de 10 milliards d'euros pour enfin atteindre l'objectif de 2 % cette année.
Cependant, lorsque des alliés comme l'Allemagne et la Pologne ont soutenu un saut à 5 %, la ministre de la Défense Margarita Robles a souligné que l'Espagne se concentrera sur la réalisation des objectifs de capacité de l'OTAN plutôt que sur la fixation de son propre pourcentage.
En Espagne, le Premier ministre Pedro Sanchez doit équilibrer la solidarité avec les partenaires de l'OTAN et les exigences de son partenaire de coalition junior Sumar, qui s'oppose aux dépenses militaires supplémentaires. Son plan de 10 milliards d'euros n'a pas encore été approuvé par le parlement, alimentant le débat au sein d'un gouvernement fragile ébranlé par un récent scandale de corruption.
Les réalités économiques jouent également un rôle. Avec une dette publique supérieure à 100 % du PIB, l'Espagne fait face à des budgets serrés, et sa distance par rapport à la Russie réduit le sentiment de menace immédiate ressenti par les alliés d'Europe de l'Est.
Un autre rebondissement est la division proposée par le chef de l'OTAN Mark Rutte : 3,5 % du PIB pour les dépenses militaires traditionnelles d'ici 2032, plus 1,5 % pour des mesures de sécurité élargies comme la protection des frontières et la cybersécurité. Le diable, disent les experts, se cachera dans les détails des définitions et des calendriers à La Haye.
La position de l'Espagne met en lumière la manière dont la politique nationale, la géographie et les finances façonnent l'unité de l'alliance, même alors que les tensions mondiales augmentent.
Reference(s):
cgtn.com