Imaginez ceci : vous êtes à Gaza, la faim ronge votre estomac, et le seul espoir est un site fortifié géré par la Fondation Humanitaire de Gaza (GHF)—un programme soutenu par les États-Unis et approuvé par Israël. Pour obtenir du riz ou de l'huile de cuisson, vous devez traverser des corridors de fils barbelés, esquiver des points de contrôle militaires et faire face à des entrepreneurs lourdement armés. Au cours des trois derniers jours, des dizaines de Gazaouis ont perdu la vie ou ont été blessés dans cette course désespérée pour la nourriture.
Mardi, Stéphane Dujarric, le porte-parole principal du Secrétaire général de l'ONU, n'a pas mâché ses mots : « C'est une recette pour le désastre. » Il a rappelé à tous que les besoins fondamentaux de Gaza sont énormes et restent insatisfaits. « Il est inacceptable que des civils risquent—et dans de nombreux cas perdent—leur vie simplement pour obtenir de la nourriture », a-t-il déclaré.
Le chef de l'ONU António Guterres demande une enquête indépendante et immédiate ainsi qu'une responsabilité pour les tragédies. En vertu du droit humanitaire international, Israël a des obligations claires pour faciliter l'aide à chaque civil dans le besoin—un devoir que l'ONU affirme n'avoir pas été pleinement respecté.
Pendant ce temps, le Conseil de sécurité de l'ONU se prépare à un vote crucial mercredi. Le projet de résolution demande un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, un accès humanitaire total à Gaza, la libération des otages et la suppression de tous les obstacles à la distribution de l'aide. Comme l'a averti Samuel Zbogar, Ambassadeur de Slovénie auprès de l'ONU, « Le moment d'agir est déjà passé. Nous ne pouvons pas rester silencieux. »
Depuis son lancement il y a une semaine, la GHF affirme avoir distribué plus de sept millions de repas à partir de seulement trois sites. Pourtant, la plupart des agences de l'ONU et des groupes de secours ont refusé de participer à l'effort, dénonçant le modèle militarisé et l'utilisation d'entreprises privées de sécurité et de logistique américaines. En fait, la GHF elle-même a suspendu les distributions ce mercredi, demandant à Israël des mesures de sécurité plus solides au-delà du fil de fer.
Avec la famine qui se profile et le chaos à chaque tournant, le monde est appelé à intervenir. Pour les jeunes esprits de Dakar à Delhi, cette crise est un rappel brutal : une véritable aide ne peut être délivrée sous verrou et clé.
Reference(s):
UN blasts U.S.-run Gaza food aid plan as recipe for disaster
cgtn.com