À Mascate, l’atmosphère est passée des salutations polies aux discussions directes. Le ministre des Affaires étrangères iranien Abbas Araghchi a décrit les dernières négociations indirectes avec les États-Unis à Oman comme "beaucoup plus sérieuses et franches." L’objectif ? Trouver un chemin vers le Plan d’action global conjoint de 2015, mieux connu sous le nom d’accord nucléaire iranien.
Depuis que les États-Unis se sont retirés unilatéralement de l’accord en 2018 sous la présidence de Donald Trump, l’Iran a progressivement réduit ses engagements. Maintenant, après quatre tours de pourparlers — trois à Mascate et un à Rome — les deux parties affirment être prêtes à des discussions plus ardues. Araghchi a déclaré à IRIB TV que la conversation est passée de sujets généraux à des propositions spécifiques, qualifiant les progrès de "positifs", même si les enjeux deviennent plus complexes.
Entre-temps, le président Masoud Pezeshkian a tracé une ligne ferme sur un point clé : l’Iran ne démantèlera pas son infrastructure nucléaire. Rejetant les demandes américaines de fermeture des installations de Natanz, Fordow et Ispahan, il a réaffirmé la position de Téhéran selon laquelle son programme nucléaire ne sert qu’à des fins pacifiques. Il a même cité le décret religieux du Guide suprême Ali Khamenei interdisant les armes nucléaires.
L’envoyé spécial des États-Unis Steve Witkoff et d'autres responsables, dont le secrétaire d’État Marco Rubio, ont pressé Téhéran d’envoyer de l’uranium enrichi à l’étranger – une autre proposition rejetée par l’Iran. Pour Pezeshkian, les activités nucléaires sont vitales pour les radiopharmaceutiques, les soins de santé, l’agriculture et les projets industriels. "Nous sommes sérieux dans les négociations et cherchons un accord. Nous discutons parce que nous voulons la paix", a-t-il déclaré.
Alors que les deux parties conviennent de poursuivre les discussions, des observateurs de Dakar à São Paulo et au-delà seront attentifs. Ce tour à Oman peut-il transformer des paroles sérieuses et franches en un accord renouvelé qui équilibre sécurité et droits souverains – et apporte une touche de stabilité à une région agitée ?
Reference(s):
cgtn.com
