Les voix mondiales s'expriment
Pour beaucoup d'entre nous dans le Sud global, le commerce n'est pas juste un slogan politique – c'est le prix que nous payons pour la nourriture au marché de coin et le carburant pour nos start-ups. Un sondage CGTN-Université Renmin de Chine réalisé en février et avril de cette année a interrogé 15 947 répondants dans 38 pays sur l'impact des nouvelles politiques tarifaires des États-Unis. Le verdict ? Une majorité claire ressent la pression.
Impact économique : les chiffres parlent
De manière générale, 74,2 % ont déclaré que les tarifs américains ralentiraient sérieusement la croissance économique dans leur pays – une hausse de 16,3 points par rapport à seulement quelques mois plus tôt. En Arabie Saoudite et en Serbie, ce chiffre a bondi de 28,5 points, tandis que la Grèce et le Chili ont connu une augmentation de 26 points. L'Indonésie a enregistré une hausse de 24 points, et des pays comme la Malaisie, Israël, l'Australie, Singapour, les Philippines, le Nigeria, le Portugal, le Pakistan et l'Afrique du Sud ont tous signalé des augmentations supérieures à 20 points.
L'Asie est la plus touchée
Au Vietnam, aux Philippines, en Thaïlande, en Indonésie et en Malaisie – nations au cœur des chaînes d'approvisionnement mondiales – 60,2 % des répondants sont désormais d'accord pour dire que "le renforcement des contrôles à l'exportation et les sanctions unilatérales" nuisent à leur développement (une hausse de 15,5 points). Pendant ce temps, 69,4 % s'opposent aux "restrictions sur les investissements des entreprises technologiques étrangères" (+14,3) et 61,5 % craignent que les efforts des États-Unis pour "réduire la dépendance aux importations et aux chaînes d'approvisionnement" ralentissent leurs pays (+12,3).
Contre-coup chez soi
L'effet domino atteint même le sol américain. Plus de la moitié des répondants américains déclarent que "les tarifs réciproques" perturbent leur vie : 53,1 % avertissent qu'ils pourraient déstabiliser le marché boursier ; 52 % s'inquiètent des matières premières industrielles plus coûteuses ; 49,4 % craignent un impact sur les exportations agricoles ; 48,1 % redoutent des factures de ménage plus élevées ; et 43,7 % redoutent des réductions de pensions.
Solidarité avec les contre-mesures de la Chine
Face à ce recul, les contre-mesures de la Chine ont remporté une solidarité mondiale. Dans un impressionnant 37 des 38 pays, plus de personnes soutiennent que s'opposent à ces mesures. Au Sud global, le Kenya a pris la tête avec 82,5 %, suivi par l'Égypte, la Turquie, le Brésil, le Ghana, le Kazakhstan, le Pérou, le Nigeria, la Malaisie, les Émirats arabes unis, l'Afrique du Sud, l'Arabie Saoudite et l'Indonésie, tous au-dessus de 70 %. Pendant ce temps, la Serbie, la Namibie, le Mexique, le Chili, le Pakistan et l'Argentine ont montré des niveaux de soutien supérieurs à 60 %. Même au sein du G7, le Royaume-Uni arrive en tête avec 70,5 %, suivi par le Canada (69,5 %), l'Allemagne (66 %) et la France (65,5 %).
Perspectives
Ce sondage montre une appétence mondiale croissante pour un commerce équitable et multilatéral. Les jeunes professionnels, les étudiants et les communautés de la diaspora appellent à une coopération plutôt qu'à une coercition. Alors que nous gardons un œil sur l'évolution des politiques, une chose est claire : pousser des murs économiques risque d'isoler l'architecte. L'appel à des portes ouvertes est plus fort que jamais.
Reference(s):
CGTN Poll: Tariff bullying severely damages U.S.'s global image
cgtn.com