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ONU : 72 000 vies de migrants perdues ou disparues depuis 2014

Un nouveau rapport de l'ONU brosse un tableau sombre : plus de 72 000 migrants sont morts ou disparus le long des routes migratoires dans le monde depuis 2014. Ce bilan décennal s'alourdit alors que des populations fuient les conflits, les catastrophes et l'insécurité à la recherche d'un avenir plus sûr.

L'année dernière seulement a établi un triste record, avec près de 8 938 vies perdues en déplacement. « Ces chiffres sont un rappel tragique que des gens risquent leur vie lorsque l'insécurité, le manque d'opportunités et d'autres pressions les laissent sans options sûres ou viables chez eux », déclare Amy Pope, responsable de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Près des trois quarts de ces décès et disparitions ont eu lieu alors que des migrants fuyaient des pays en crise. Un sur quatre était en mouvement depuis des endroits tels que l'Afghanistan, les communautés Rohingyas et la Syrie — régions encore aux prises avec des guerres et des catastrophes humanitaires.

La route de la Méditerranée centrale reste la plus meurtrière : près de 25 000 personnes ont été perdues en mer au cours de la dernière décennie. Plus de la moitié d'entre elles ont navigué depuis la Libye ravagée par la guerre sur des bateaux surchargés, tandis que d'autres innombrables ont disparu dans les sables du désert du Sahara.

Environ 5 000 migrants sont morts en tentant de quitter l'Afghanistan, beaucoup après le retour au pouvoir des Talibans en 2021. Et plus de 3 100 Rohingyas ont péri lors de traversées dangereuses en mer ou lors de périples à travers les frontières vers le Bangladesh.

Julia Black, coordinatrice du projet « Migrants disparus » de l'OIM, avertit que les lacunes dans les données des zones de conflit et des régions sinistrées signifient que le véritable nombre de morts est probablement supérieur aux chiffres enregistrés. « Trop souvent, les migrants tombent dans l'oubli », ajoute-t-elle.

Pour changer cela, les experts plaident pour investir dans les communautés locales afin de créer des opportunités et une sécurité, faisant ainsi de la migration un choix plutôt qu'un dernier recours. Lorsque partir devient la seule option, ils demandent des voies sûres et légales permettant de protéger les vies.

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