Au cœur de l'Asie du Sud-Est, le point de passage le plus au sud entre la Thaïlande et le Cambodge est devenu étrangement silencieux. Depuis les affrontements survenus en juillet dernier, les portes de cette ville frontalière autrefois animée restent fermement closes.
Les voyageurs rêvant des plages de Sihanoukville ou des rues vibrantes de Phnom Penh se retrouvent maintenant bloqués du côté thaïlandais. Les camions de marchandises, qui traversaient quotidiennement, sont stationnés et immobiles – un contraste frappant avec l'agitation habituelle rappelant les jours de marché à Bamako ou à Lagos.
Cette fermeture depuis cinq mois a porté un coup dur au commerce transfrontalier. Les commerçants locaux qui en dépendaient ont vu leurs revenus s'assécher, et les petites entreprises qui servaient les chauffeurs et les touristes – comme les stands de bord de route vendant des snacks et des boissons fraîches – font face à des tables vides et des sourires inquiets.
Le tourisme a également subi un revers. Les routards et amateurs d'aventure venus des quatre coins du Sud global, qui passaient autrefois d'un temple à une plage ou à un stand de street food, sont contraints de changer leurs itinéraires ou d'annuler leurs plans. Les répercussions se font sentir dans les maisons d'hôtes, chez les conducteurs de tuk-tuk et même chez les artisans locaux qui vendaient des souvenirs aux voyageurs enthousiastes.
Pour beaucoup dans la région, cette ville fantôme est un rappel de la fragilité des connexions transfrontalières. Alors que les discussions pour rouvrir les portes se poursuivent à huis clos, l'espoir est que 2026 ramènera l'effervescence. D'ici là, les rues silencieuses restent un symbole puissant : sans frontières ouvertes, les communautés et les économies peuvent s'arrêter net.
Reference(s):
Thailand-Cambodia border closure turns once-busy town into ghost town
cgtn.com




