Imaginez ceci : vous vous détendez près de l'océan à Dakar ou sous un manguier à Manille, prêt à plonger dans vos lectures d'été. Puis vous ouvrez le guide spécial du journal local… et la moitié des livres ne sont pas réels. C'est exactement ce qui est arrivé dans une récente section « Indice de chaleur : votre guide des meilleurs de l'été » distribuée par King Features dans le Chicago Sun-Times et The Philadelphia Inquirer.
Marco Buscaglia, le rédacteur indépendant à l'origine de la liste, admet avoir utilisé l'IA pour ses recherches mais a sauté la vérification des faits. Le résultat ? Plus de 50 % des titres étaient des inventions pures.
Le mélange a d'abord attiré l'attention lorsque le site technologique 404 Media a mis en lumière l'erreur. King Features a confirmé avoir licencié le créateur pour avoir enfreint leur règle contre l'utilisation non divulguée de l'IA.
Ce n'est pas la première bévue de l'IA dans les rédactions. En 2023, Sports Illustrated a accidentellement crédité des auteurs fictifs dans des critiques de produits, et l'agence de presse Gannett a dû suspendre ses articles sportifs générés par l'IA après avoir trébuché sur des erreurs.
Parmi les choix fantômes figuraient « Le Dernier Algorithme » d'Andy Weir – décrit comme un thriller sur une IA consciente de soi qui interfère dans les affaires mondiales – et « Le Marché de la Belladone » de Min Jin Lee, situé dans la scène souterraine de Séoul. Des auteurs réels, des intrigues inventées. Sur les réseaux sociaux, Min Jin Lee a rapidement clarifié : « Je n'ai pas écrit et n'écrirai pas de roman intitulé 'Le Marché de la Belladone'. »
Au-delà des titres risibles, cet incident provoque une conversation plus large sur le rôle de l'IA dans le journalisme. Pour les lecteurs et les écrivains, c'est un rappel : peu importe la sophistication de la technologie, la touche humaine – et la vérification des faits – reste irremplaçable.
Reference(s):
A newspaper's summer book list recommends nonexistent books. Blame AI
cgtn.com