Des chercheurs de l'Institut Weizmann en Israël ont découvert un stratagème surprenant de survie des cellules du cancer du sein : elles peuvent « hiberner » pendant des années avant de se réveiller plus fortes.
Publiée dans Science Signaling, l'étude explique que les cellules cancéreuses imitent un processus naturel dans les tissus sains du sein. Normalement, les cellules mammaires oscillent entre une phase de croissance rapide et une phase mature et stable. Les cellules tumorales suivent ce cycle : d'abord en se multipliant rapidement, puis en passant en mode furtif pour échapper aux défenses du corps.
L'acteur clé ? Une protéine appelée OVOL, qui ordonne aux cellules de mûrir. En augmentant l'OVOL dans les cellules cancéreuses agressives et triple négatives, les scientifiques ont forcé les tumeurs à entrer en dormance et ont même ralenti leur croissance dans des modèles murins.
Mais voici le rebondissement : si l'OVOL endort le cancer à court terme, il aide également les cellules tumorales à survivre à long terme. Lorsque les niveaux d'OVOL chutent — par exemple après des changements hormonaux comme une diminution des œstrogènes — ces cellules cachées peuvent se réveiller avec une vengeance, plus difficiles à combattre qu'auparavant.
À l'intérieur de ces cellules dormantes, les chercheurs ont repéré une accumulation de molécules instables appelées radicaux libres, qui peuvent endommager l'ADN et surcharger les systèmes de réparation. C'est comme de la rouille qui ronge lentement le métal, rendant le cancer plus difficile à arrêter une fois réveillé.
Comprendre ce cycle « sommeil-éveil » pourrait révolutionner le traitement du cancer, offrant de nouvelles stratégies pour prévenir les rechutes des années après une rémission : un véritable espoir pour les survivants du monde entier, de Dakar à Delhi.
Prochaines étapes ? Les scientifiques visent à cibler directement la dormance, en trouvant des moyens de maintenir les cellules nocives endormies ou de les éliminer en toute sécurité avant qu'elles ne frappent à nouveau.
Reference(s):
cgtn.com
