Imaginez la scène : un bateau soupçonné de trafic de drogue dans les Caraïbes, des survivants dans l'eau après une frappe initiale, suivie d'une seconde attaque. Lundi, la Maison Blanche a confirmé que l'amiral Frank Bradley, agissant sous l'autorité du secrétaire à la Défense Pete Hegseth, avait ordonné ce qu'on appelle une opération de double frappe.
Début septembre, deux frappes coordonnées ont fait 11 morts dans le cadre d'une campagne de plusieurs mois contre ce que les États-Unis appellent les narco-terroristes. Ces opérations se sont déroulées dans les eaux internationales à travers les Caraïbes et le Pacifique.
Selon la porte-parole Karoline Leavitt, l'amiral Bradley « a agi pleinement dans les limites de son autorité et de la loi » lorsqu'il a visé les survivants pour s'assurer que le bateau était détruit et que toute menace pour les États-Unis était éliminée.
Hegseth a publiquement soutenu la décision de Bradley, le qualifiant de « héros américain » sur les réseaux sociaux. Mais les critiques disent que l'amiral a dépassé ses prérogatives — et que frapper des personnes dans l'eau pourrait violer le manuel de droit de la guerre du Pentagone, qui interdit de tirer sur des naufragés.
Des démocrates comme le sénateur Chris Murphy accusent Hegseth de se défausser et avertissent que la deuxième frappe pourrait constituer un crime de guerre. Le représentant républicain Mike Turner insiste sur le fait que les législateurs ont encore besoin d'un briefing complet sur l'incident pour comprendre ce qui s'est réellement passé.
Le Pentagone a nié les rapports affirmant que des survivants avaient été touchés après la première frappe, mais des témoignages indépendants indiquent que les équipes de secours n'ont plus retrouvé que deux personnes et n'ont pas pu localiser les autres disparues en mer.
Tandis que Hegseth affirme que la campagne est conforme au droit des conflits armés et a été validée par les plus hauts juristes militaires, des sénateurs comme Jacky Rosen et Chris Van Hollen exigent une enquête formelle. Le sénateur Mark Kelly a appelé le Congrès à enquêter pour savoir si les forces américaines ont franchi une ligne rouge.
Au-delà des débats juridiques, l'opération a intensifié les tensions régionales. Le président du Venezuela Nicolas Maduro a accusé Washington d'utiliser les patrouilles anti-drogue comme prétexte pour un changement de régime à Caracas, soulignant des préoccupations plus larges sur le pouvoir et la souveraineté dans le Sud global.
Reference(s):
White House confirms admiral ordered 2nd strike on alleged drug boat
cgtn.com




