Nouvelles évacuations à Gaza alors que la crise s'aggrave

Nouvelles évacuations à Gaza alors que la crise s’aggrave

De nouveaux ordres d'évacuation dans le nord de Gaza intensifient une crise humanitaire déjà critique. Vendredi, les autorités israéliennes ont ordonné aux civils de la région d'Al-Bureij, dans le gouvernorat de Deir al Balah, de se déplacer vers l'ouest, en prévision de potentielles frappes de représailles après des tirs de roquettes en direction d'Israël. Les résidents, déplacés à plusieurs reprises, sont désormais contraints de laisser derrière eux la plupart de leurs biens et de se précipiter dans des zones dépourvues même des besoins de survie de base.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a souligné les défis croissants sur le terrain. Selon l'OCHA, sur 10 tentatives de coordination pour des évacuations sécurisées, 6 ont été purement et simplement rejetées, et les rares opérations approuvées ont rencontré de sérieux obstacles. Ces entraves ont perturbé les efforts visant à fournir des approvisionnements essentiels aux communautés assiégées du nord de Gaza.

Dans une autre évolution, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a rapporté que mardi, 55 patients accompagnés de 72 accompagnateurs ont été évacués vers les Émirats arabes unis pour des soins médicaux urgents. Depuis octobre 2023, plus de 5 300 patients ont été évacués, tandis que plus de 12 000 nécessitent une assistance urgente. Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a averti qu'il pourrait falloir 5 à 10 ans pour évacuer toutes les personnes gravement malades, dont des milliers d'enfants, alors que les conditions ne cessent de se détériorer.

Par ailleurs, Philippe Lazzarini, commissaire général de l'UNRWA, a souligné le rôle essentiel joué par l'agence durant cette crise. Depuis le début du conflit en octobre 2023, l'UNRWA a assuré plus de 6,7 millions de consultations médicales, fourni un soutien en santé mentale à environ 730 000 personnes et vacciné 560 000 enfants de moins de 10 ans contre la polio. Près de 2 millions de personnes ont reçu une aide alimentaire et des centaines de milliers ont trouvé refuge auprès de l'UNRWA, tandis que les programmes éducatifs ont concerné 18 000 enfants depuis l'été dernier.

OCHA a réitéré que l'UNRWA est l'épine dorsale de la réponse humanitaire dans la région, avertissant que toute interruption de ses opérations entraînerait une grave souffrance pour ceux qui endurent déjà des difficultés extrêmes. Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU, a insisté sur le fait que si l'UNRWA est empêchée d'accomplir ses responsabilités, Israël, en tant que puissance occupante, serait contraint en vertu du droit international d'assumer ces devoirs.

En ces temps troublés, malgré des revers répétés et des obstacles administratifs, les travailleurs humanitaires continuent de s'efforcer de livrer une aide essentielle à ceux pris dans le feu croisé des conflits. La résilience des communautés de Gaza et les efforts incessants des organisations internationales restent une lueur d'espoir au milieu de l'adversité.

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