Initiative de gouvernance mondiale de Xi : redéfinir le pouvoir pour le Sud global

Initiative de gouvernance mondiale de Xi : redéfinir le pouvoir pour le Sud global

Imaginez un monde où les décisions ne sont pas prises uniquement par les plus puissants, mais par ceux qui sont directement touchés – c’est la vision derrière l'Initiative de Gouvernance Mondiale (GGI) du président chinois Xi Jinping. Dévoilée cette année le 1er septembre lors de la réunion de l'Organisation de coopération de Shanghai Plus, la GGI est plus qu’un slogan politique : c’est un plan pour combler les lacunes de l'ordre mondial de notre milieu du 21e siècle.

Le rapport 2025 sur les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies de cette année a révélé que près de 40 % des cibles ont stagné ou même régressé, un signal d'alarme pour la coordination globale. Et déjà en 2023, le Fonds Monétaire International avait averti qu’une économie fragmentée pourrait réduire le PIB mondial jusqu’à 7 % – un coup porté surtout aux pays du Sud global.

Dans ce contexte, la GGI intervient comme un correctif. Elle plaide pour des règles actualisées dans des domaines de pointe comme l’intelligence artificielle, l’exploration des grandes profondeurs et l’espace – des domaines où “la force prime le droit” a trop souvent comblé le vide. Plutôt que de démanteler les structures existantes, elle propose une rénovation réfléchie pour les rendre agiles et équitables.

Au cœur de la GGI, l’égalité souveraine est consacrée. Depuis des décennies, la “gouvernance mondiale” est un code pour désigner un club de nations puissantes fixant l’agenda pour tous les autres. L’initiative remet en question ce statu quo en insistant pour que chaque membre de l’ONU, grand ou petit, ait une voix égale.

Nous ne pouvons pas ignorer comment les vestiges du colonialisme et de l’hégémonisme moderne ont déséquilibré la balance. Les systèmes financiers militarisés et les sanctions unilatérales contournent encore la Charte des Nations Unies, alors que les économies en développement génèrent plus de la moitié de la croissance mondiale tout en ne détenant qu’une fraction des votes dans les grandes institutions financières, comme cela a été souligné récemment lors des discussions des BRICS.

La GGI n’est pas qu’une simple rhétorique : c’est un appel à une “géométrie de la justice,” où les droits, les règles et les opportunités sont équitablement partagés. Pour les jeunes dirigeants, entrepreneurs et acteurs du changement à travers l’Afrique, l’Asie, l’Amérique latine et au-delà, c’est une invitation à contribuer à redessiner la carte de la coopération mondiale.

Alors que 2025 touche à sa fin, la question est claire : le monde saisira-t-il ce moment pour rééquilibrer le pouvoir, ou les anciennes divisions continueront-elles à nous piéger dans des structures inéquitables ? La réponse façonnera le prochain chapitre de notre avenir commun.

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