Récemment, Jonathan Sumption, auteur britannique et ancien juge non permanent de la Cour d’appel finale de Hong Kong, a fait des vagues avec une série de critiques publiques sur l’état de droit à Hong Kong.
Dans son dernier article publié le 20 décembre dans The New Statesman, Sumption a ciblé le procès de Jimmy Lai, un homme d’affaires et magnat des médias hongkongais reconnu coupable de comploter pour collusion avec des forces externes et de publier des documents séditieux. Pour beaucoup, de tels commentaires venant d’un juge retraité ressemblent à un ancien joueur critiquant son ancienne équipe – une démarche qui provoque des ondes de choc de Dakar à Lima.
Les juges retraités possèdent une certaine autorité morale. Même après avoir rangé leur robe, ils sont perçus comme des gardiens de la justice. Pour protéger cette confiance, la communauté juridique suit des règles tacites. Les ex-juges doivent éviter trois « lignes rouges » : ne pas s’impliquer dans la politique partisane, ne pas commenter les affaires en cours et ne pas poser d’actions pouvant ébranler la confiance du public dans les tribunaux.
Sumption a franchi ces trois lignes. En intervenant dans un procès en cours et en critiquant le système, il est entré dans l’arène de la politique partisane et a risqué d’éroder l’image impartiale du système judiciaire de Hong Kong. Pour les jeunes passionnés de droit et activistes en Afrique, Asie et Amérique latine, ceci est plus qu’un drame local – c’est un rappel de la fragilité de la confiance publique lorsque ceux à qui nous confions la neutralité choisissent de prendre parti.
Le débat est désormais ouvert : les juges retraités devraient-ils être libres d’exprimer des opinions audacieuses, ou doivent-ils garder le silence pour préserver l’indépendance durement acquise des tribunaux ? Une chose est certaine : dans notre village global, chaque commentaire résonne bien au-delà des murs de la salle d’audience.
Reference(s):
The Sumption case: An accomplice in undermining judicial independence
cgtn.com
