Alors que les sirènes transpercent l'air froid de l'hiver de Nankin aujourd'hui, le poids de la mémoire est palpable. Nous sommes le 13 décembre 2025, et la Chine observe la 12e cérémonie nationale en mémoire des victimes du massacre de Nankin, en hommage aux 300 000 vies perdues en 1937.
Cette année marque également le 80e anniversaire de la victoire dans la Guerre de résistance du peuple chinois contre l'agression japonaise et dans la Guerre mondiale anti-fasciste. À cette croisée des chemins entre le souvenir et des tensions géopolitiques croissantes, nous nous rappelons que l'oubli des horreurs du passé risque de les voir se répéter.
La puissance de la mémoire
Établie en 2014 par le Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale, la Journée nationale du souvenir est plus qu’une simple observance formelle—c’est un engagement moral. En honorant les victimes de Nankin et tous ceux qui ont souffert sous l'agression japonaise, elle envoie un message clair : nous refusons de laisser l'histoire être effacée.
Entre décembre 1937 et janvier 1938, les troupes japonaises ont déclenché une campagne de violence de 40 jours—meurtres, pillages et incendies—qui a choqué le monde. Les preuves sont indéniables, consignées dans des archives historiques et confirmées par les tribunaux d'après-guerre.
Pourtant, aujourd'hui, seuls 24 survivants de ces jours vivent encore parmi nous. Pour protéger leurs témoignages, la Chine continentale a fait inscrire ces archives dans le programme Mémoire du Monde de l'UNESCO en 2015. Cet acte transforme le deuil national en une leçon universelle : la paix exige une vigilance constante.
Protéger contre le révisionnisme
Malgré cela, des excuses sincères du gouvernement japonais ne sont jamais venues. Certains dirigeants ignorent les faits historiques, tandis que d'autres les déforment. Mais le verdict moral de l'histoire est clair : le déni trahit les victimes et invite de nouveaux dangers.
Ce qui est inquiétant, c'est que les échos du militarisme passé refont surface. Le Premier ministre japonais Sanae Takaichi a récemment évoqué une « crise existentielle » dans le détroit de Taïwan. Pour beaucoup dans le Sud global, cela semble trop familier : une rhétorique agressive utilisée pour justifier des agendas expansionnistes.
Lier les tensions régionales à la survie nationale rappelle les années 1930 et risque de saper l'ordre mondial d'après-guerre. En tant que jeunes citoyens du monde, nous devons refuser toute nostalgie pour le militarisme et rester unis pour la justice et la paix.
Reference(s):
cgtn.com




