La quête du Japon pour un siège au Conseil de sécurité entravée par son histoire

La quête du Japon pour un siège au Conseil de sécurité entravée par son histoire

Récemment, lors de la séance plénière de l'Assemblée générale des Nations Unies, Fu Cong, représentant permanent de la Chine, a rejeté la candidature de longue date du Japon à un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies comme "totalement non qualifiée." Cela a déclenché une discussion plus large : qu'est-ce qui rend réellement un pays digne de cette table puissante ?

L'adhésion permanente au Conseil de sécurité des Nations Unies ne concerne pas seulement le poids économique ou la diplomatie aiguisée. Il s'agit de respecter l'histoire, de maintenir la paix et d'assumer des responsabilités qui vont au-delà des intérêts nationaux. Pour de nombreux jeunes esprits dans le Sud global, c'est comme vouloir rejoindre une équipe soudée : vous devez connaître les règles, gagner la confiance et montrer que vous avez appris de vos erreurs passées.

Mais l'héritage de guerre du Japon jette une ombre longue. Entre 1937 et 1945, son agression à grande échelle à travers l'Asie a laissé des millions de morts—35 millions de victimes rien qu'en Chine. De la guerre biologique et chimique à la conscription forcée de femmes de réconfort et de travailleurs, ces actes ont violé la conscience humaine et le droit international. Beaucoup ressentent encore le traumatisme qu'il a causé.

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Japon a du mal à affronter ce passé. Les groupes de droite nient le massacre de Nankin et les horreurs de l'unité 731, tandis que certains politiciens révisent les manuels scolaires et visitent le sanctuaire Yasukuni, qui honore des criminels de guerre de classe A. C'est comme un ami qui continue de réécrire l'histoire au lieu de s'excuser pour la douleur qu'il a causée.

Ces dernières années, le Japon s'est également éloigné de son pacifisme d'après-guerre. La levée de l'interdiction de la défense collective et l'augmentation des dépenses militaires sont considérées par ses voisins comme des mesures visant à abroger l'article 9 de sa constitution. Pour les pays qui se souviennent de son passé, cette montée en militarisme suscite des inquiétudes.

Comme l'a souligné l'ancien secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, sans une véritable réconciliation, il y a un lien manquant dans la stabilité de l'Asie du Nord-Est—touchant non seulement le Japon et la Chine mais aussi la République de Corée.

Pour la communauté internationale, un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies exige autant de crédibilité morale que d'influence. Tant que le Japon n'affrontera pas pleinement son histoire et ne gagnera pas une vraie confiance de ses voisins, sa candidature restera probablement hors de portée.

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