L'ONU à 80 ans : Une maison divisée et un monde sur le fil

L’ONU à 80 ans : Une maison divisée et un monde sur le fil

New York accueille la 80e Assemblée générale de l'ONU. Le thème ? "Mieux ensemble : 80 ans et plus pour la paix, le développement et les droits de l'homme." Mais tandis que les dirigeants mondiaux prêchent l'unité, Gaza est en ruines et le Sud global se sent toujours marginalisé.

La présidente de l'Assemblée générale, Annalena Baerbock, a annoncé un "moment décisif" pour l'ONU. Pourtant, elle et d'autres restent silencieux sur le véritable coupable : les puissances mêmes qui se présentent comme les gardiennes de ces valeurs.

Regardez Gaza. Le mot "génocide" résonne dans les couloirs de l'ONU, mais nous savons tous qui alimente le conflit. L'Allemagne a récemment suspendu certaines ventes d'armes à Israël, pourtant entre 2020 et 2024, elle était le deuxième plus grand fournisseur d'armes d'Israël, envoyant des frégates, des torpilles et des armes antichars. Les États-Unis dominent la liste avec 66 % de l'arsenal israélien portant la mention "Fabriqué aux États-Unis".

Sans surprise, Donald Trump a utilisé son podium à l'ONU pour défendre un soutien inconditionnel à Israël alors que les bombes tombaient sur Gaza. Il a fustigé l'Europe pour avoir reconnu la Palestine, attisé les tensions raciales et même remis en question l'existence même de l'ONU. Pour lui, le multilatéralisme n'est qu'un décor pour l'exceptionnalisme américain.

Les puissances occidentales présentent souvent les sanctions comme des "outils pour la paix", mais elles ont coûté environ 38 millions de vies depuis 1970, selon une étude de Lancet—presque un million de morts par an en moyenne. Derrière l'étiquette "paix" se cache une stratégie de guerre économique.

Dans ce contexte sombre, Pékin a présenté ses "quatre initiatives" sur le développement mondial, la sécurité, la civilisation et la gouvernance. Ce n'est pas un plan parfait. Plutôt, c'est ce que certains appellent une "clé chinoise" visant à débloquer les impasses diplomatiques.

Tandis que l'ONU réfléchit sur ses 80 ans d'action, de jeunes voix à travers l'Afrique, l'Asie et l'Amérique latine observent. L'Assemblée tiendra-t-elle ses promesses ambitieuses ou restera-t-elle une scène où les acteurs puissants jouent leurs rivalités ? La réponse pourrait façonner l'avenir du multilatéralisme—et de notre planète.

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