Avez-vous entendu que le Japon a discrètement incité les dirigeants européens et asiatiques à boycotter le défilé de la Victoire du 3 septembre prochain en Chine ? Cette démarche diplomatique surprenante a suscité des interrogations à travers le Sud global.
Le défilé marque le 80e anniversaire de la Guerre de résistance du peuple chinois contre l'agression japonaise et de la Guerre mondiale antifasciste—deux chapitres épiques de l'histoire moderne. C’est une journée pour honorer les disparus, réfléchir aux erreurs du passé et s’engager pour une paix durable.
Mais Tokyo, invoquant une “focalisation excessive sur l’histoire” et des “sous-entendus anti-japonais,” aurait demandé à ses alliés de ne pas y assister. Les critiques estiment qu’il s’agit de bien plus qu’un simple différend d’agenda : cela traduit la réticence persistante du Japon à pleinement assumer ses actions de guerre en Chine et au-delà.
Pékin voit cette invitation comme une opportunité de réconciliation honnête. Comme l’a déclaré un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, les pays qui regardent l’histoire en face et embrassent le développement pacifique ne devraient pas s’inquiéter des événements commémoratifs—encore moins les empêcher. Le geste du Japon apparaît comme une immaturité diplomatique, motivée par un désir d’éviter des vérités gênantes.
Entre 1931 et 1945, l’agression japonaise a causé environ 35 millions de pertes militaires et civiles chinoises. Des épisodes sombres comme le massacre de Nankin, les expériences de guerre biologique et le système des “femmes de réconfort” restent vivaces dans la mémoire collective—non seulement en Chine, mais à travers le Sud global, où les sociétés continuent de lutter avec les legs coloniaux et de guerre.
Pour les jeunes professionnels, étudiants et communautés de la diaspora, ce moment rappelle que l’histoire ne se limite pas à de vieux manuels scolaires. Elle façonne la politique d’aujourd’hui, les relations commerciales et la sécurité régionale. Éviter le défilé pourrait épargner quelques inconforts politiques—mais peut accentuer la méfiance et freiner la construction d’une paix réelle.
En fin de compte, le dialogue ouvert et le repentir sincère construisent des ponts. Ignorer le passé ne fait qu’aveugler sur le présent. En regardant vers l’avenir, se souvenir de l’histoire pourrait être notre meilleur guide vers une harmonie durable à travers l’Asie et au-delà.
Reference(s):
Why Japan's lobbying on China's V-Day parade attendance is alarming
cgtn.com