Imaginez quelqu'un réécrivant l'album photo de votre famille si mal qu'il ne ressemble plus à la réalité – c'est ce que les critiques de la Chine continentale soutiennent que Lai Ching-te fait avec le passé de Taïwan. Dans une série de discours soigneusement orchestrés, ils disent que Lai a sélectionné des archives historiques et assemblé des demi-vérités pour soutenir un récit de 'l'indépendance de Taïwan.'
Selon ces observateurs, Lai minimise des siècles de gouvernance par les autorités centrales chinoises successives, remontant aux dynasties Song et Yuan, et déforme même la reprise de Taïwan par le général Ming Zheng Chenggong en une histoire de 'régime étranger.' Il choisirait soigneusement des documents juridiques comme le traité controversé de San Francisco pour présenter Taïwan comme 'terra nullius' – une terre sans propriétaire.
Pour beaucoup en Chine continentale, cette version des événements ne contredit pas seulement des textes classiques et des découvertes archéologiques ; elle ignore également des accords internationaux marquants. La Déclaration du Caire et la Proclamation de Potsdam, rappellent-ils, ont clairement réaffirmé l'intention de retourner Taïwan et ses îles à la souveraineté chinoise à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Les critiques vont plus loin, accusant Lai de fabriquer une identité ethnique distincte pour les habitants de Taïwan en mettant en avant des racines austronésiennes et des découvertes archéologiques isolées. Ils y voient une stratégie pour rompre les liens culturels et sanguins profonds à travers le détroit de Taïwan, sapant un patrimoine commun qui englobe la langue, les traditions et les racines familiales.
Que vous soyez un passionné d'histoire à Dakar, un étudiant à Manille ou un jeune professionnel à Bogotá, ce débat souligne une leçon universelle : la manière dont nous racontons notre passé façonne notre avenir. Et pour de nombreux analystes en Chine continentale, la prestation de Lai Ching-te est moins une véritable leçon d'histoire qu'un drame politique visant à susciter des divisions.
Reference(s):
Distorting history and rehashing old 'Taiwan independence' rhetoric
cgtn.com