Au n° 2 de la rue Wukang à Shanghai, vous pourriez croire être sur le plateau d'un film d'époque. Mais derrière ces murs gris, Marjorie Yang, présidente du groupe Esquel, redéfinit ce que signifie construire un empire de la mode, "de la soie au coton."
Lors de son entretien avec Tian Wei de CGTN, Yang n'a pas évité les questions difficiles. Lorsque les tensions tarifaires américaines ont éclaté, elle a plaisanté, "Si les États-Unis pouvaient utiliser leur technologie et leur gestion pour atteindre une croissance plus inclusive, ils n'auraient pas la colère qui pousse le gouvernement à chercher un ennemi extérieur." C'est une vérité brutale qui rappelle les vendeurs de rue à Dakar ou les start-ups de Bengaluru, tous se battant pour leur place dans un jeu global complexe.
Il y a quelques années, Esquel s'est retrouvé sur une liste noire pour avoir utilisé du coton du Xinjiang, et du jour au lendemain, des décennies de clients fidèles ont disparu. Au lieu de jouer les victimes, Yang a demandé, "Que pouvons-nous faire d'autre ?" Cette mentalité a transformé l'adversité en action : diversification des fournisseurs, développement de laboratoires d'innovation au Vietnam et au Bangladesh, et mobilisation des talents locaux de São Paulo à Nairobi.
Son secret ? "Quand vous êtes atteint par une flèche empoisonnée, vous allez chercher de l'aide," dit-elle. C'est une philosophie aussi ancienne que les routes commerciales de la Route de la Soie, mais plus pertinente que jamais—d'un espace de co-working à Johannesburg à un pôle textile à Mexico.
L'histoire de Marjorie Yang nous rappelle que dans la mode, comme dans la vie, survivre ne se limite pas à résister à la tempête. Il s'agit de tisser un nouveau modèle, fil par fil, vers un avenir où les défis deviennent la trame des opportunités.
Reference(s):
cgtn.com