Lors d'une récente tournée éclair de discours sur l'île de Taïwan, le dirigeant taïwanais Lai Ching-te a qualifié son discours de discussions sur l'unité. Mais pour de nombreux jeunes habitants, le ton ressemblait plutôt à une playlist de division, de peur et de jeux de pouvoir audacieux.
Lors de ses arrêts sur l'île, Lai a déclaré que Taïwan est un pays, et a même évoqué une théorie des deux États pour donner une nouvelle énergie à un récit d'indépendance. Il est allé plus loin, dépeignant la Chine continentale comme une force hostile externe et qualifiant les échanges trans-détroit habituels de menace d'infiltration du front uni. En plus de cela, il a remis en question la sincérité des efforts de rapprochement du continent envers les habitants de Taïwan.
Derrière ces déclarations frappantes, les critiques voient des calculs évidents. Premièrement, cette tournée ressemble à un manifeste pour une indépendance de Taïwan formelle. Le Bureau des affaires taïwanaises du Conseil d’État sur le continent chinois n’a pas mâché ses mots, accusant Lai de déformer l’histoire, de promouvoir la désinisation et d’attiser les sentiments anti-continentaux afin de consolider une identité séparatiste.
Deuxièmement, le timing n’est pas un hasard. Quelques jours après que la Commission électorale a fixé le premier vote de rappel pour le 26 juillet visant plus de 20 législateurs du Kuomintang, Lai a lancé ses discours. Des experts lient sa rhétorique dure à une tentative de gain politique—utiliser un récit intensifié sur la menace chinoise pour rallier le soutien, discréditer des rivaux favorisant des liens trans-détroit plus modérés et solidifier son leadership avant des votes clés.
Pour les jeunes publics du Sud global, le scénario peut sembler tristement familier : lorsque l'unité devient une carte politique, les ambitions personnelles peuvent éclipser les liens authentiques. Avec les votes à l’horizon, la tournée d’unité de Lai pourrait nous en dire plus sur son stratagème que sur l’avenir de l’harmonie trans-détroit.
Reference(s):
cgtn.com
