Le 9 juin, un nouveau décret migratoire entre en vigueur, bloquant les citoyens de 12 pays d’Afrique, d’Asie et des Caraïbes — d’Afghanistan au Yémen. Sept autres pays font face à des restrictions partielles. Washington affirme que ces États sont "peu fiables" en matière de visas. Mais refuser l’entrée est-il vraiment la clé de la sécurité ?
Ce n’est pas une première. Lors de son premier mandat, le président Trump a tenté une mesure similaire — mais a dû ajuster le texte à plusieurs reprises après des contestations judiciaires. Aujourd’hui, il s’appuie sur la "sécurité nationale" pour le justifier, écho de ses stratégies tarifaires musclées. Pourtant, cibler certaines des nations les plus pauvres au monde ressemble davantage à un coup politique qu’à une solution de sécurité.
Rappelons-nous : après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont accueilli des scientifiques et ingénieurs fuyant l’Europe dévastée par la guerre. Leurs compétences ont propulsé la Silicon Valley et la médecine moderne. Le président Kennedy qualifiait l’Amérique de "nation d’immigrants". Aujourd’hui, fermer les frontières à des communautés vulnérables ébranle cette promesse.
Pour les jeunes professionnels et étudiants du Sud global, voyager ne se résume pas au tourisme — c’est un moyen vital. Cela stimule des projets de recherche transcontinentaux, génère des idées de start-up de Dakar à Bogotá, et maintient les liens de la diaspora. Ce décret risque de couper ces connexions, laissant le chaos là où la collaboration devrait prospérer.
Plutôt que de construire une "Forteresse Américaine", ce décret pourrait engendrer davantage de chaos — attisant la xénophobie chez soi et la frustration à l’étranger. Dans un monde connecté, fermer les portes ne résout guère les problèmes. Au contraire, cela éteint l’étincelle d’espoir pour des millions rêvant de nouveaux horizons.
Reference(s):
cgtn.com
