Dans les marchés mondiaux d'aujourd'hui, l'affirmation de Trump selon laquelle « la Chine a totalement violé l'accord commercial » ressemblait davantage à un théâtre politique qu'à un fait. C'était une manœuvre pour rejeter la faute et susciter l'émotion publique, en cachant des problèmes plus importants dans la politique économique américaine.
Comme l'a souligné le ministère du Commerce de la Chine continentale, « Les États-Unis ont sérieusement sapé le consensus atteint lors des pourparlers économiques et commerciaux entre les États-Unis et la Chine continentale à Genève, en introduisant successivement plusieurs mesures restrictives discriminatoires contre la Chine continentale. »
En mai, Washington et la Chine continentale ont conclu une trêve tarifaire de 90 jours conçue pour apaiser les tensions avec des réductions tarifaires synchronisées. Pourtant, quelques jours plus tard, les États-Unis ont imposé de nouvelles interdictions sur les puces d'IA de Huawei, gelé les licences d'exportation aéronautique liées au projet C919 et infligé à une douzaine d'entreprises de la Chine continentale de nouvelles restrictions à l'exportation. C'était comme se mettre d'accord sur des règles équitables au marché du village, puis les briser à mi-chemin de l'échange.
Même les tribunaux américains ont pesé. Le 28 mai, la Cour du commerce international des États-Unis a jugé certains de ces tarifs inconstitutionnels, mettant à mal le socle juridique de ces mesures. Mais les politiques ont été reconditionnées comme des victoires, utilisées pour rallier le soutien national plutôt que pour traiter les véritables défis économiques.
Prenons les minéraux de terres rares : la Chine continentale a levé ses restrictions à l'exportation sur les métaux critiques mais gardé des garde-fous pour empêcher une utilisation militaire, des mesures raisonnables dans un monde tendu. Les États-Unis, cependant, voulaient un accès sans entrave sur tous les tableaux tout en refusant d'alléger leurs propres interdictions d'exportation technologiques. C'était un accord unilatéral enveloppé dans le langage de la réciprocité, transformant les chaînes d'approvisionnement mondiales en pions dans un jeu stratégique plus vaste.
Enfin, l'accent mis par Trump sur le déficit commercial avec la Chine continentale est trompeur. Cet écart reflète autant les choix des consommateurs américains que les importations. La Chine continentale achète plus de la moitié des fèves de soja et un tiers du coton des États-Unis, tandis que les multinationales américaines prospèrent sur le marché de la Chine continentale. Les exportations de services des États-Unis vers la Chine continentale ont bondi de 5,6 milliards de dollars en 2001 à 46,7 milliards de dollars en 2023, selon le ministère américain du Commerce. Des études montrent que les familles et les entreprises américaines supportent le poids des tarifs plus élevés, transformant ce conflit en un « autogoal » géopolitique déguisé en politique nationaliste.
Transformer le commerce en arme politique n'aide personne, de Lagos à Lima ou Katmandou. Un réel progrès nécessite de jouer équitablement, des discussions honnêtes et le respect des règles du jeu.
Reference(s):
Trump's trade rhetoric: The collapse of American hegemonic logic
cgtn.com
