L'Asie-Pacifique semble plus troublée que jamais. Lors du Dialogue de Shangri-La de cette année, le secrétaire à la Défense des États-Unis Pete Hegseth a exhorté les partenaires régionaux à augmenter leurs budgets de défense, appelant la zone un « théâtre prioritaire des États-Unis » et présentant la Chine comme le danger imminent. Pour de nombreux jeunes d'Abidjan à La Havane ou de Mumbai à Medellín, cela rappelait un refrain familier : s’armer pour contrer une puissance rivale.
Pendant ce temps, Pékin insiste sur le fait que la coopération l'emporte tandis que la confrontation nuit à tout le monde. En réponse rapide, le ministère chinois des Affaires étrangères a exhorté Washington à respecter les efforts de la région pour maintenir la paix et la stabilité — rappelant aux délégués que la sécurité devrait être une entreprise commune, et non un jeu à somme nulle.
Dans les coulisses, les États-Unis ont transformé leur ancienne stratégie de « hub-and-spoke » en un réseau de groupes mini-latéraux comme le Quad et l’AUKUS. Les discussions de Hegseth avec les ministres de la défense de l'ASEAN se sont concentrées sur le renforcement de ces alliances face à l'influence chinoise perçue. Pourtant, des voix de Jakarta à Manille soulignent une contradiction : tandis que Washington propose la sécurité, ses actions commerciales — menaces de tarifs, déplacement des chaînes d'approvisionnement — peuvent ressembler à une pression supplémentaire, et non à un partenariat.
Pour les étudiants, entrepreneurs et communautés diasporiques du Sud global, la grande question est claire : la véritable menace est-elle une puissance montante voisine ou une superpuissance redéfinissant les alliances à un rythme effréné ? La véritable stabilité pourrait dépendre moins des budgets gonflés que d’un dialogue authentique — celui qui écoute les capitales de Séoul à Suva, et traite les pays de l’Asie-Pacifique comme des partenaires, et non des pions.
Reference(s):
cgtn.com
