Les écosystèmes de l'Australie en péril : un rapport appelle à renforcer le suivi climatique

Les écosystèmes de l’Australie en péril : un rapport appelle à renforcer le suivi climatique

La surveillance environnementale de l'Australie dérive vers un désert de données. Selon un nouveau rapport de l'Australian National University (ANU) en collaboration avec le Terrestrial Ecosystem Research Network (TERN), sans un investissement plus fort, le pays risque d'avancer à l'aveugle face au changement climatique.

Au cours des 25 dernières années, les températures moyennes terrestres ont augmenté de 0,81 °C, tandis que les espèces menacées ont bondi de plus de 50 %. L'étude met également en évidence une augmentation de 22 % des jours de chaleur extrême et des événements répétés de blanchissement massif des coraux.

Le professeur Albert Van Dijk, auteur principal, souligne la forte dépendance de l'Australie aux données satellitaires des agences américaines comme la NASA et la NOAA. Les réductions budgétaires proposées aux États-Unis pourraient perturber ce flux vital, laissant les scientifiques locaux avec peu d'options.

'Notre réseau de surveillance sur le terrain vieillit et manque de financement,' avertit Van Dijk. Les stations météorologiques et les jauges fluviales sont démantelées ou laissées sans réparation, et les capteurs de nappe phréatique et d'humidité du sol sont, au mieux, dispersés. De nombreuses zones régionales sont devenues des déserts de données.

Sans systèmes de surveillance souverains couvrant chaque recoin—des Kimberley à la Grande Barrière de Corail—l'Australie pourrait avoir du mal à suivre les changements environnementaux ou à réagir rapidement lorsque les flux de données internationaux sont perturbés.

S'appuyant sur 25 ans de données nationales et internationales, le rapport montre que certaines populations animales ont chuté de plus de 60 %, en raison de la perte d'habitat, des espèces envahissantes et du stress climatique. Pour les pays du Sud global, où les communautés font souvent face à des défis similaires d'infrastructures sous-financées, cet avertissement résonne : les données locales sont essentielles.

Investir dans une surveillance robuste et locale ne concerne pas seulement l'Australie. C'est un rappel pour nous tous—que l'on étudie la vie marine sur les côtes du Sénégal, que l'on suive la déforestation en Amazonie ou que l'on surveille les niveaux d'eau dans le Mékong—que des données locales fiables sont la colonne vertébrale d'une action climatique efficace.

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