Les scientifiques mettent les voiles pour suivre la pollution dans l'océan Austral

Les scientifiques mettent les voiles pour suivre la pollution dans l’océan Austral

Imaginez prendre une profonde inspiration de l'air le plus pur sur Terre—loin des embouteillages à Nairobi, de la fumée des usines à Jakarta ou des tempêtes de sable à Dakar. C'est la vision derrière une nouvelle expédition dirigée par le CSIRO qui part de Hobart pour explorer comment les activités humaines modifient l'atmosphère au-dessus de l'océan Austral.

Le voyage de trois semaines, à bord du navire de recherche Investigator, a quitté la capitale de la Tasmanie le 29 avril et reviendra le 18 mai. Les scientifiques s'aventureront jusqu'à 1 500 kilomètres au nord-ouest de la Tasmanie, cartographiant la qualité de l'air au milieu de l'immense océan Austral.

À bord, l'équipe comparera leurs données avec les relevés de la station de pollution atmosphérique de base de Kennaook/Cape Grim, un poste isolé qui surveille depuis 1976 l'un des airs de base les plus purs au monde. Cette station agit comme une machine à remonter le temps, montrant comment l'atmosphère de notre planète se comportait avant que la pollution ne prenne place.

Pourquoi est-ce important ? L'océan Austral absorbe de grandes quantités de dioxyde de carbone et de chaleur—comme une énorme éponge globale. Tout changement dans sa capacité à absorber ces éléments peut avoir un impact sur les régimes climatiques, des moussons en Asie aux saisons pluvieuses en Afrique de l'Ouest.

À l'aide d'instruments de pointe, les scientifiques mesureront les gaz traces, les aérosols, les particules de nuages et le rayonnement solaire. Ils suivront la fumée des incendies lointains et les niveaux de gaz à effet de serre pour voir jusqu'où l'impact humain s'est propagé.

Le professeur associé Robyn Schofield de l'Université de Melbourne souligne que la plupart des recherches sur le climat se concentrent sur l'hémisphère Nord. En comblant cette lacune, l'équipe espère affiner les prévisions climatiques pour tout l'hémisphère Sud—des plages du Brésil aux champs d'Afrique du Sud.

Tant l'Investigator que la station de Cape Grim font partie du réseau Global Atmosphere Watch de l'Organisation météorologique mondiale, reliant des chercheurs du monde entier dans la quête de protection de l'air de notre planète.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Back To Top