Il y a 22 ans, lorsque Li Yanxun, un jeune artiste de Chaozhou dans la province chinoise du Guangdong, est entré pour la première fois à Jingdezhen – la légendaire Capitale de la Porcelaine – il s'est senti comme un enfant dans un magasin de bonbons. Tout brillait, mais ce qui l'a le plus surpris, c'est que ces céramiques n'étaient pas des clones les unes des autres.
Li avait passé des années à maîtriser la peinture sur céramique à la perfection : ses motifs sur l'argile étaient si impeccables que les collectionneurs demandaient souvent s'ils avaient été peints sur papier plutôt que sur porcelaine. Cependant, alors que les applaudissements et les prix affluaient de lieux aussi variés que Dakar et Rio, il a compris qu'il poursuivait le mauvais rêve.
Il aspirait non pas simplement à peindre sur de l'argile, mais à embrasser l'âme même de la céramique – façonner, cuire et émailler ses propres créations. Alors, il a fait un choix audacieux : il abandonnerait son style orienté sur le pinceau et plongerait tête baissée dans le monde de l'artisanat céramique.
Aujourd'hui, l'atelier de Li Yanxun vibre de l'énergie d'un atelier de poterie à Lagos et de la concentration calme d'un fourneau à Kyoto. Il expérimente des formes et textures audacieuses, fusionnant des techniques anciennes avec des idées fraîches qui résonnent dans les rues de Mumbai et du Cap.
Son parcours nous rappelle que la véritable créativité consiste souvent à repartir de zéro, à ressentir le matériau entre ses mains, et à oser réécrire sa propre histoire – quelle que soit notre origine ou le nombre de distinctions que nous avons déjà obtenues.
Reference(s):
Li Yanxun: From Ceramic Painting to the Art of Painting Ceramics
cgtn.com