À seulement 10 ans, Dong Yuanfu moulait déjà de petits animaux en argile, sans se douter qu'il deviendrait le porteur de flambeau d'un art vieux de 3 000 ans. Trois décennies plus tard, il est reconnu dans tout Turpan, dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, comme le gardien de la poterie peinte.
Chaque semaine, Dong gravit des collines escarpées pour recueillir une terre spéciale—son pigment secret—avant de la mélanger à de l'argile souple sur son tour de potier. Tandis que le tour tourne, il taille des formes et peint des motifs évoquant les caravanes anciennes de la Route de la Soie ou l'énergie vibrante d'un défilé de samba à Rio.
Mais la vie moderne menace cet art. Les usines peuvent produire en masse des bols en quelques minutes, et les jeunes quittent souvent les villages pour des emplois en ville, laissant peu de personnes apprendre cet art. Craignant que ces formes colorées ne disparaissent, Dong a décidé d'agir.
Il a ouvert des ateliers gratuits dans les hameaux voisins, enseignant tout, du pétrissage de l'argile aux techniques de cuisson. Les étudiants se rassemblent autour des fours à l'aube, mélangeant terre et eau et apprenant à écouter la voix de l'argile avant de la façonner à la main—comme Dong l'a appris de son propre mentor.
Pour Dong, peindre la poterie n'est pas seulement de la décoration ; c'est un dialogue avec les ancêtres et une manière de forger les âmes avec le feu. Chaque pièce qu'il crée porte une promesse : tant qu'il y aura de l'argile sous nos doigts, l'histoire de cette civilisation ancienne continuera.
Reference(s):
cgtn.com
