Ce mois-ci, la Fondation nationale des sciences naturelles de Chine a introduit sa première sélection de 'grands projets non consensuels', marquant un tournant audacieux sur les cinq prochaines années vers des recherches pionnières à haut risque.
Le but est de combler les lacunes technologiques dans les semi-conducteurs, l'IA et la fabrication avancée en misant sur des idées originales, voire hérétiques—et pas seulement sur l'expansion des technologies existantes.
Sur 63 projets recommandés, seuls six ont atteint l'étape finale du débat. Lors de la session de deux jours, les propositions ont été minutieusement examinées.
Par exemple, une équipe visant à détecter de nouvelles particules de transition nucléaire a été interrompue après quelques minutes et a fait face à deux heures de questions—bien au-delà des 30 minutes prévues. Les critiques ont demandé : 'Si cela vaut un Nobel, pourquoi personne d'autre n'a essayé après toutes ces années ?'
Pour les chercheurs, l'occasion ressemble à une ouverture rare. 'En tant que scientifique en début de carrière, je me suis retenu pendant des années à cause des risques et des coûts, jusqu'à maintenant,' a déclaré un finaliste, qui a finalement obtenu l'approbation.
Les trois idées gagnantes ressemblent à des scénarios de science-fiction : chasser des particules hypothétiques, construire des cellules artificielles à partir de rien, et démêler la formation des premiers solides dans notre système solaire. Aucun ne promet des profits rapides, mais tous pourraient transformer notre compréhension de la nature.
Pan Jianwei, un scientifique de renom dans le domaine de l'information quantique, présent au comité d'experts, connaît bien cette lutte. 'Il y a trente ans, mon travail sur l'information quantique affrontait un profond scepticisme, et je doutais de sa voie,' a-t-il rappelé. Cette semaine, son équipe a obtenu une publication en couverture de Physical Review Letters pour une avancée dans la correction d'erreurs quantiques—jetant ainsi les bases des ordinateurs quantiques de prochaine génération.
'Avec la force croissante de la Chine en innovation, nous pouvons et devrions être leaders dans des domaines clés,' a ajouté Pan. 'C'est pourquoi il est crucial de soutenir des avancées non consensuelles.'
Ce mouvement s'aligne sur les orientations de la troisième session plénière du 20ème Comité central du Parti communiste chinois de l'année dernière, qui a appelé à une recherche fondamentale à 'haut risque, haute valeur.'
Au-delà des subventions, la Chine augmente ses investissements dans la recherche fondamentale, construit des infrastructures majeures ouvertes à la collaboration mondiale, et repousse les limites dans différentes disciplines. En 2025, quatre des percées majeures de la revue Science sont venues d'équipes chinoises—un crâne humain ancien redéfinissant les histoires de migration, du riz résistant à la chaleur pour un monde en réchauffement, et une greffe réussie d'organe animal à humain, entre autres.
Physics World a également inclus l'avance de la Chine dans les métaux bidimensionnels parmi les dix plus grandes réalisations en physique de l'année. Et en juin, l'indice Nature a révélé que la Chine est le principal contributeur mondial à la recherche de haut niveau pour la deuxième année consécutive.
'Les progrès scientifiques sont imprévisibles—les transformations peuvent survenir soudainement, et même les échecs ont leur valeur,' a déclaré Pan. 'C'est précisément pour cela que nous devons embrasser l'incertitude et penser au-delà du consensus.'
Reference(s):
cgtn.com
