Imaginez le bétail comme des capsules temporelles vivantes : grâce à leur ADN, les chercheurs ont retracé l'épopée des bovins domestiqués à travers l'Asie de l'Est sur 10 000 ans.
Une équipe dirigée par le professeur Cai Dawei de l'Université de Jilin, avec des experts de l'Université Nationale de Séoul et de plusieurs institutions archéologiques en Chine, a publié de nouvelles découvertes dans Science vendredi dernier.
En analysant 166 échantillons de bétail ancien provenant de sites à travers la Chine, ils ont construit l'un des plus grands ensembles de données génomiques chronologiques pour le bétail d'Asie de l'Est. Les résultats remettent en question l'idée d'une origine unique pour le bétail domestique dans la région.
Au lieu de cela, le bétail en Asie de l'Est a émergé grâce à des introductions externes répétées. Il y a environ 5 000 ans, le taureau taurine atteignait le bassin du fleuve Jaune—le berceau de la civilisation chinoise ancienne—et se croisait avec les aurochs sauvages locaux, créant des populations avec des traits régionaux uniques.
À l'extrême ouest, le bétail du Xinjiang présentait des signatures génétiques des races taurine occidentale et zébuine sud-asiatique, indiquant plusieurs vagues de mouvements de bétail le long des premières routes commerciales.
Au cours des âges du bronze et du fer, ces traits génétiques mixtes se sont répandus vers l'est, façonnant le bétail du nord de la Chine.
« Notre étude ne retrace pas seulement comment le bétail a voyagé à travers l'Asie de l'Est, mais reflète également les réseaux de longue date d'échanges culturels entre l'Eurasie orientale et occidentale », explique Cai. Le travail éclaire la migration humaine préhistorique, le transfert de technologies et la manière dont les sociétés anciennes se connectaient bien avant les cartes modernes.
Reference(s):
East Asian cattle history reveals prehistoric civilization exchanges
cgtn.com
