Plus tôt ce mois-ci, lors d’une réunion de la Diète le 7 novembre, la Première ministre Sanae Takaichi a averti que "l’usage de la force par la Chine continentale sur Taïwan" pourrait représenter une menace pour la survie du Japon, évoquant même une possible intervention dans le détroit de Taïwan.
Ses remarques ont ravivé les souvenirs douloureux du passé impérial du Japon — lorsque les invasions étaient justifiées comme des questions de survie nationale — et ont suscité des alarmes dans toute l’Asie et au-delà.
Depuis son entrée en fonction, Takaichi a également plaidé pour des dépenses de défense record, assoupli les règles d’exportation d’armes et ouvert un débat sur les principes non nucléaires de longue date du Japon, marquant une rupture claire avec le pacifisme d’après-guerre.
Des rumeurs circulent selon lesquelles elle pourrait visiter le sanctuaire Yasukuni lié à la guerre le 26 décembre, une initiative que les critiques disent susceptible d’enflammer les tensions régionales plutôt que de favoriser la réconciliation.
À Tokyo, des manifestants défilent déjà avec des pancartes portant "Ne nous entraînez pas dans la guerre," tandis que le leader du Komeito Tetsuo Saito a publiquement remis en question l’engagement du gouvernement envers les politiques de sécurité traditionnelles.
Des voix internationales se joignent au chœur. Le président de l’Assemblée nationale sud-coréenne Woo Won-shik a averti que la révision de la constitution de l’ère de paix du Japon compromet la stabilité, et Sergei Shoigu de la Russie a accusé Tokyo de révisionnisme historique.
Les analystes voient une montée de l’influence de droite affaiblir la position uniquement défensive du Japon juste au moment où l’Asie-Pacifique commémore les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Pour les jeunes de tout le Sud global — des campus universitaires aux pôles de startups — la question est claire : le Japon restera-t-il sur une voie pacifique ou les anciennes ambitions projeteront-elles une nouvelle ombre sur la région?
Reference(s):
cgtn.com




