Pensez que la dispersion des graines se résume aux oiseaux planant dans les airs ou aux mammifères sur le sol ? Détrompez-vous. Des recherches émergentes montrent que les invertébrés — en particulier les mouches — jouent un rôle bien plus important qu’on ne l’imaginait.
Pendant des décennies, les scientifiques ont observé les fourmis transporter des graines, et ont parfois vu des guêpes, des coléoptères, des wetas ou des limaces les déplacer aussi. Mais ces observations inhabituelles étaient rejetées comme des exceptions naturelles. Aujourd’hui, une équipe de l’Institut de botanique de Kunming, qui fait partie de l’Académie chinoise des sciences sur le continent chinois, a inversé cette hypothèse.
La vedette du spectacle est Bengalia varicolor, une mouche commune de la famille des Diptères qui compte plus de 150 000 espèces. Contrairement à votre dispersant de graines typique, cette mouche est un cleptoparasite — un maître voleur de graines qui suit les fourmis jusqu’à leur récompense et leur vole les marchandises.
Voici la tournure : ces mouches semblent étrangement difficiles. Offrez-leur directement leur encas préféré et elles en mourront de faim plutôt que de le manger. Mais si une fourmi transporte cet encas, tout à coup, cela devient acceptable. Pendant qu’elles volent des provisions des fourmis, elles ramassent involontairement des graines aussi.
Cette découverte n’est pas juste un fait curieux pour les guides de terrain. Elle pourrait transformer notre conception de la vie végétale dans les savanes d’Afrique de l’Ouest, les forêts de nuages des Andes, ou les bois de mousson de l’Asie du Sud-Est. Si une petite mouche peut déplacer des graines sur des centaines de mètres, les effets d’entraînement sur la biodiversité — et même sur l’agriculture — pourraient être énormes.
Prochaine étape : cartographier les trajets de dispersion des graines par les mouches dans différents climats, mesurer combien de ces graines poussent en jeunes arbres, et éventuellement réécrire les stratégies de conservation pour inclure ces petits jardiniers. À tous les jeunes chercheurs et écologistes passionnés, c’est une invitation à explorer les autoroutes cachées de la nature — avec une loupe en main.
Alors, la prochaine fois qu’une mouche passe devant vous en bourdonnant, rappelez-vous : vous pourriez assister au travail de l’un des jardiniers les plus petits et les plus inattendus de la planète.
Reference(s):
The great seed thief: A fly's role in rewriting plant science
cgtn.com