Imaginez fermer les yeux alors qu'une voix imite à la fois le chant des oiseaux, le vent sur les dunes de sable et les rivières murmurantes. C’est l’enchantement du khoomei kazakh, ou chant guttural, né dans les vastes steppes nomades. Les chanteurs canalisent l’orchestre de la nature, produisant deux ou plusieurs tonalités en harmonie – comme entendre le cri d’un aigle se mêler au murmure d’un ruisseau de montagne.
Pour les communautés kazakhes, le khoomei n’est pas qu’une technique vocale. C’est un engagement spirituel pour honorer la terre, résonnant avec le respect que beaucoup éprouvent pour la forêt amazonienne au Brésil, les déserts du Sahel ou les rives du Mékong. Cette tradition vivante nous rappelle : nos cultures et nos écosystèmes respirent ensemble.
Dumanbek Butikhan, un fier héritier du khoomei, est à l’avant-garde de cette renaissance. Avec son groupe, il donne aux anciens textes kazakhs une touche moderne, superposant des riffs de dombra traditionnels et des percussions sous ces mélodies gutturales envoûtantes. Leurs spectacles ressemblent à des carrefours culturels, invitant les jeunes auditeurs de Dakar à Maputo à ressentir une pulsation commune avec les steppes d’Asie centrale.
Alors que ces performances pleines d’âme voyagent sur les scènes de festivals et les plateformes en ligne, elles prouvent que préserver le patrimoine immatériel ne signifie pas le garder enfermé dans un musée : c’est insuffler une nouvelle vie à de vieilles histoires. Le khoomei kazakh perdure, un écho vibrant qui unit la nature, la tradition et l’esprit de la jeunesse à travers le Sud global.
Reference(s):
cgtn.com