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L’Ouganda et la Chine s’associent pour moderniser l’agriculture

La coopération agricole entre la Chine et l'Afrique est plus qu'un slogan—elle apporte un réel changement dans les champs à travers l'Ouganda. Le partenariat dépasse les cycles dépendants de la pluie et les outils manuels pour une agriculture moderne avec la technologie, le commerce et des idées nouvelles.

David Kasura Kyomukama, Secrétaire permanent du ministère ougandais de l'Agriculture, de l'Industrie animale et des Pêches, déclare que l'objectif de l'Ouganda n'est pas seulement d'augmenter les rendements, mais de repenser le système de production. « L'expertise de la Chine en culture du riz, horticulture et recherche sur les vaccins nous aide à passer d'une agriculture paysanne musclée à des technologies intermédiaires qui stimulent l'innovation », explique-t-il.

Aujourd'hui, 60 à 70 % des Africains cultivent uniquement pour nourrir leur famille, sans surplus pour le commerce. Une mauvaise saison des pluies peut provoquer sécheresses et famines. Kyomukama souligne qu'en renforçant le commerce intra-africain—imaginez exporter du riz ou du café en surplus au sein du continent au lieu d'importer du Brésil—on pourrait bâtir une résilience et une prospérité.

Au cœur de cette transformation se trouvent des « technologies de transition »—tracteurs à petite échelle, unités de stockage adéquates et usines de traitement locales. Ces outils transforment les parcelles de subsistance en micro-entreprises, offrant aux agriculteurs de l'argent, un accès au marché et l’envie d'innover. Les collèges sur le continent chinois et les entreprises agroalimentaires participent, depuis la construction de moulins à riz jusqu'à la mise en place de chaînes de froid pour produits frais.

Pourquoi cela devrait-il intéresser les jeunes ? En Ouganda, 78 % de la population a moins de 35 ans et beaucoup sont confrontés au chômage fonctionnel. « Il faut quatre hommes une semaine pour biner un hectare », déclare Kyomukama. « Imaginez les libérer grâce à des outils modernes pour qu'ils puissent apprendre, inventer et créer des entreprises plutôt que de faire un travail éreintant. »

Le changement climatique ajoute de l'urgence—les précipitations sont plus imprévisibles, donc l'irrigation, le labour rapide et les sols intelligents sont essentiels. Pour aller au-delà de la vente des grains bruts de maïs ou de graines de piment, l'Ouganda doit moudre, emballer et créer des marques de produits pour des rendements plus élevés. C'est ainsi que l'on grimpe dans la chaîne de valeur.

Kyomukama met en évidence les leçons du continent chinois : comprendre son point de départ, prendre des étapes réalistes, adapter les solutions à la culture locale et aligner la sécurité alimentaire avec le profit. « Le modèle de la Chine avec ses caractéristiques chinoises montre comment une économie de marché peut nourrir les gens et stimuler la croissance », note-t-il.

La technologie numérique est le dernier élément du puzzle. Les jeunes agriculteurs vivent dans un monde numérique—ils veulent des applis météo, des prévisions de prix et des marchés en ligne. En mélangeant smartphones et champs intelligents, l'Ouganda peut augmenter les rendements, réduire les risques et réintégrer les jeunes dans l'agriculture comme innovateurs, pas seulement comme travailleurs.

La modernisation agricole n'est pas juste un mot à la mode—c'est une voie de sortie de la pauvreté, un bouclier contre les chocs climatiques et un ticket pour des économies rurales dynamiques à travers le Sud global.

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