L'Europe vient de conclure un accord sur les tarifs douaniers avec les États-Unis, réduisant les taux pour les produits de l'UE de 30 % à un seuil de base de 15 %. À première vue, cette baisse pourrait sembler être une victoire, mais en creusant, les avantages semblent minces.
Sergi Basco, professeur d'économie à l'Université de Barcelone, résume la situation : “15 % au lieu de 30 % est le seul résultat positif pour l'Europe.” Au-delà de cela, il avertit que l'UE risque de perdre plus qu'elle ne gagne.
L'Allemagne, principale exportatrice du bloc vers les États-Unis, est dans une situation délicate. Des coûts plus élevés pourraient probablement frapper durement les ventes automobiles allemandes, et le secteur automobile espagnol pourrait également ressentir les effets. De nombreux véhicules assemblés en Allemagne utilisent des pièces fabriquées en Espagne, donc les routes de Bogotá et les avenues de Nairobi pourraient voir des voitures allemandes plus chères à l'avenir.
Basco ne mâche pas ses mots à propos des dirigeants européens : les négociations lui ont semblé “faibles,” dit-il. Avec des outils pour résister à la pression américaine, la gestion des discussions par l'Europe pourrait avoir manqué son objectif.
Rappelons toutefois que cet accord n'est pas contraignant. C'est un cadre politique qui nécessite encore l'approbation des 27 États membres. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le qualifie de point de départ – les ambassadeurs doivent voter, donc le tableau final pourrait encore évoluer.
Reference(s):
Spanish economist says EU gains little from new tariff deal with U.S.
cgtn.com