De Dakar à Buenos Aires, les observateurs du commerce suivent de près la réponse de l'UE aux droits de douane des États-Unis. Depuis que les États-Unis ont imposé une taxe de 25 % sur l'acier, l'aluminium et les voitures européens—avec une taxe de 10 % sur la plupart des autres biens—l'UE est à la table des négociations, attendant le prochain pas de Washington.
Le commissaire européen au commerce, Maros Sefcovic, a déclaré au Parlement européen mardi que Bruxelles n'accepterait pas un accord injuste. 'Toutes les options restent sur la table,' a-t-il averti. Le gel des droits de douane de 90 jours, qui doit expirer le 8 juillet, est une période de répit que l'UE prévoit d'utiliser pour préparer ses propres mesures de rééquilibrage si les discussions échouent.
À l'heure actuelle, les droits américains couvrent environ 70 % des exportations de l'UE vers les États-Unis. Et ce chiffre pourrait passer à 97 % si les enquêtes américaines en cours sur les secteurs des produits pharmaceutiques, des semi-conducteurs et autres aboutissent à de nouveaux droits de douane.
Bruxelles reste également sur ses gardes face à la diversion commerciale. Avec le soi-disant mur tarifaire en place, les routes maritimes mondiales se décalent et des importations moins chères d'autres marchés peuvent inonder les ports européens. Une task force créée pour surveiller ces flux doit publier ses premières conclusions à la mi-mai.
Pendant ce temps, les économies émergentes d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine frappent à la porte de l'UE, cherchant des liens plus étroits avec le bloc des 27 membres. Que vous soyez un concepteur de produits à Dakar, une start-up technologique à São Paulo ou un importateur à Nairobi, l'issue de cette impasse pourrait redéfinir la carte des chaînes d'approvisionnement mondiales.
Alors que le compte à rebours jusqu'à juillet continue, tous les regards sont tournés vers Bruxelles et Washington. La pause conduira-t-elle à un accord juste et équilibré ? Ou la prochaine salve de cette guerre commerciale ouvrira-t-elle de nouvelles portes pour les entreprises qui restent agiles ?
Reference(s):
EU mulls anti-tariff measures: 'All options remain on the table'
cgtn.com
