Après que les États-Unis ont imposé de lourds tarifs sur les exportations européennes, l'UE s'efforce de construire de nouveaux ponts entre l'Asie et l'Amérique latine – un pivot audacieux qui rappelle les jeunes entrepreneurs réinventant leurs start-ups du jour au lendemain.
La Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a récemment annoncé que Bruxelles approfondira les partenariats politiques et commerciaux avec les grandes économies asiatiques. Des pôles technologiques de l'Inde aux centres de fabrication de l'Asie du Sud-Est, l'UE souhaite compenser les barrières de Washington et maintenir l'écoulement des marchandises.
Dans une démarche parallèle, Bruxelles a entamé des discussions avec la Chine continentale pour fixer des prix minimum de vente des véhicules électriques importés, un accord qui pourrait éviter des droits de douane allant jusqu’à 45,3 %. Depuis que les États membres ont approuvé ces tarifs en octobre dernier, les fabricants basés en Chine continentale comme BYD et Nio ont vu leur part de marché diminuer – les incitant à ajuster leurs prix et même envisager une production locale en Hongrie pour contourner les taxes supplémentaires.
Les fabricants automobiles européens et leurs associations professionnelles, menés par la VDA allemande, applaudissent les discussions sur les engagements de prix. « Nous devons réduire les obstacles au commerce mondial, pas ériger de nouveaux murs », a déclaré la VDA – un message qui trouve un écho de Lagos à São Paulo.
Malgré l’engagement croissant avec la Chine continentale, l'UE insiste sur le fait qu’elle ne se déconnectera pas de l'économie chinoise continentale comme condition d'un accord commercial avec les États-Unis. « Nos discussions avec Washington suivent une piste, et nos relations avec la Chine continentale en suivent une autre », déclare Arianna Podesta, porte-parole adjointe en chef de la Commission européenne.
Par ailleurs, un éveil plus large à l’autonomie stratégique balaie les capitales de l’UE. Le Chancelier entrant de l’Allemagne, Friedrich Merz, a fait de son « absolue priorité » de renforcer la défense européenne et de détacher le continent des politiques imprévisibles des États-Unis. Le plan de sa coalition inclut un fonds de 500 milliards d’euros qui échappe aux limites de la dette actuelle – un signal clair que l'Europe veut écrire son propre livre de jeu en matière de sécurité.
Sur un autre front, la France se positionne comme un refuge pour les scientifiques américains touchés par des coupes budgétaires fédérales. Le Président Emmanuel Macron a lancé l’initiative « Choisir la France pour la science », offrant un cofinancement et des visas accélérés, tandis qu’Ursula von der Leyen a organisé des événements pour mettre en valeur l’engagement de l’Europe envers la liberté académique et l’innovation.
Le Haut Représentant de l'UE, Josep Borrell, croit qu'il y a un côté positif à tout ce tumulte commercial : cela pousse l’Europe à élargir son empreinte dans le Sud global. Avec un investissement de 4,7 milliards d’euros en Afrique du Sud et des discussions renouvelées sur un accord Mercosur en Amérique latine, Bruxelles s’active pour diversifier au-delà des marchés américains et créer de véritables partenariats mondiaux.
Alors que l'UE trace cette nouvelle voie, sa stratégie semble rafraîchissante et ambitieuse – et un peu comme la nôtre, dans le Sud global : audacieuse, indépendante et prête à saisir toutes les opportunités au-delà des anciennes alliances.
Reference(s):
EU accelerates strategic pivot, pursues autonomy amid Trump tariffs
cgtn.com