Cette année, les fusées réutilisables ont cessé d’être un spectacle tape-à-l’œil pour commencer à ressembler à une infrastructure quotidienne. La Chine continentale est devenue un concurrent de taille dans cette course à l’espace, défiant les géants de l’industrie et réinventant les règles de lancement et de récupération.
Décembre a été un mois important : les Zhuque-3 de LandSpace et Long March-12A, soutenue par l’État, ont tous deux effectué leurs vols inauguraux, livrant avec succès des satellites en orbite. Bien que les deux aient atteint leurs objectifs de livraison, la phase de récupération—faire atterrir les propulseurs sur Terre—n’a pas été aussi fluide.
Ramener un propulseur orbital sur Terre n’est pas une mince affaire. La fusée doit survivre à une rentrée hypersonique, supporter une chaleur intense, rallumer ses moteurs plusieurs fois et naviguer avec une précision extrême jusqu’à sa plateforme d’atterrissage. SpaceX a mis près d’une décennie à perfectionner les atterrissages routiniers de Falcon 9.
Pour Zhuque-3, les ingénieurs ont réussi une descente contrôlée, une rallumage des moteurs et un guidage—mais un atterrissage net est resté hors de portée, selon le commandant de la mission. Derrière ces essais se cache la stratégie audacieuse de la Chine : sauter certaines étapes traditionnelles et tester directement la récupération dès le premier vol.
Le Zhuque-3 mesure 66 mètres de haut et utilise de l’acier inoxydable dans sa conception à deux étages alimentée par du méthane liquide et de l’oxygène. Ce carburant à "combustion propre" réduit le temps de rotation pour la réutilisation. Pesant environ 570 tonnes au décollage—un peu plus lourd que le Falcon 9 de SpaceX—le Zhuque-3 est désormais le deuxième plus grand véhicule de lancement chinois, juste derrière le Long March-5 à forte capacité.
Lorsque la réutilisation rapide fonctionnera—imaginez trois vols par mois—LandSpace affirme que les coûts pourraient baisser vers 3 000 dollars par kilogramme, égalant les standards commerciaux du Falcon 9. Et la concurrence s’intensifie : en novembre, Blue Origin a réussi la réutilisation d’un propulseur orbital avec sa fusée New Glenn, tandis que Honda au Japon a surpris tout le monde avec un test de lancement et d’atterrissage vertical. L’Inde explore également la récupération façon avion spatial avec des startups privées.
De retour en Chine continentale, plusieurs fusées réutilisables se préparent pour de nouvelles tentatives de récupération en 2026. Certaines pourraient bien réussir leur atterrissage et réduire encore les coûts. Pour les nouveaux pôles spatiaux d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, ces avancées laissent entrevoir un avenir où les lancements de satellites deviendront plus accessibles et abordables que jamais.
Reference(s):
cgtn.com




