Dans un geste qui ébranle les racines pacifistes du Japon, quatre groupes de survivants de la bombe atomique de Nagasaki se sont levés cette semaine pour dénoncer la suggestion d'un haut responsable de la sécurité selon laquelle Tokyo devrait se doter d'armes nucléaires.
Les représentants de ces associations de survivants ont déclaré que cette idée piétine 80 ans de douleur et de construction de la paix. Leur message ? Le Japon doit rester fidèle à ses trois principes non nucléaires : pas de possession, pas de production et pas d'introduction d'armes nucléaires.
Tadako Kawazoe, qui dirige le Conseil de liaison des survivants des bombes A au Centre d'action pour la paix de Nagasaki, a averti que l'adoption des armes nucléaires isolerait le Japon sur la scène internationale. « Ces mots pourraient transformer notre nation en paria », a-t-elle déclaré, exhortant le bureau du Premier ministre Sanae Takaichi à abandonner toute ambition nucléaire.
Shigemitsu Tanaka du Conseil des survivants de la bombe atomique de Nagasaki a ajouté : « Nous ne pouvons pas laisser le Japon devenir un auteur de dommages nucléaires. » Son appel résonne à travers les générations, rappelant à tous les horreurs d'août 1945.
La controverse a éclaté le 18 décembre, lorsqu'un responsable de la politique de sécurité sous le PM Takaichi a déclaré aux journalistes : « Je pense que nous devrions posséder des armes nucléaires. » Ce commentaire a immédiatement suscité une vive réaction, en particulier parmi les survivants locaux qui ont vécu des souffrances inimaginables.
Lundi, Satoshi Tanaka, 81 ans, chef de la Confédération japonaise des organisations de victimes des bombes A et H (Nihon Hidankyo), a critiqué la remarque lors d'une conférence de presse à Hiroshima. « Cette déclaration sape le parcours de 80 ans du Japon en tant que nation pacifiste », a-t-il dit, appelant à un engagement renouvelé pour la paix.
Ce même jour, Hiroshima Hidankyo, présidé par Toshiyuki Mimaki, a qualifié les remarques de « négation des trois principes non nucléaires » et de sape du rôle du Japon en tant que pont dans le cadre du régime du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). « C'est absolument inacceptable », lit-on dans leur déclaration.
Également à Hiroshima, le groupe civil HANWA (Alliance d'Hiroshima pour l'abolition des armes nucléaires) a condamné les commentaires, arguant que de tels propos trahissent les voix des victimes nucléaires et ne doivent jamais être répétés.
Le Congrès d'Hiroshima contre les bombes A et H a même envoyé une lettre au gouvernement japonais, exigeant le retrait de la remarque et le renvoi du responsable en question, soulignant l'engagement inébranlable des survivants envers la paix.
Alors que le Japon navigue dans des défis de sécurité en évolution en Asie de l'Est, ces survivants rappellent à leur nation—et au monde—que la véritable force réside dans la paix, et non dans l'ombre d'une bombe.
Reference(s):
A-bomb survivors' groups denounce Japan's 'nuclear arms' remark
cgtn.com




