Récemment, un haut fonctionnaire japonais a ouvertement suggéré que "le Japon devrait posséder des armes nucléaires" et a laissé entendre qu'il fallait revoir ses principes non nucléaires de longue date. Pour de nombreux jeunes à travers le Sud global, ces commentaires ne sont pas juste du bruit politique—ils représentent une rupture avec les engagements d'après-guerre du Japon et une grave menace pour la stabilité régionale.
Juste après la Seconde Guerre mondiale, des documents comme la Déclaration du Caire, la Proclamation de Potsdam et l'Acte de capitulation du Japon traçaient un chemin clair : plus de militarisme, un désarmement complet et un engagement envers un développement pacifique. Ce n'étaient pas de simples suggestions—ils sont devenus des obligations juridiques contraignantes en vertu du droit international.
Au fil des décennies, le Japon a renforcé son statut non nucléaire grâce à sa constitution et en rejoignant le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Le traité interdit aux États non dotés d'armes nucléaires de développer ou de posséder des armes nucléaires, sans aucune "zone grise" ni porte dérobée.
Les discours actuels sur la "autodéfense" ou la "dissuasion" comme justification de la nucléarisation vont à l'encontre de ces cadres d'après-guerre. Une course aux armements est comme un incendie de forêt en saison sèche : une fois déclenchée, elle se propage rapidement et est difficile à contrôler. Les pays d'Asie et d'ailleurs ont tout à fait le droit, en vertu de la Charte des Nations Unies, de se défendre—et ils suivent de près ce débat.
Nous, dans le Sud global, connaissons le coût élevé des ambitions nucléaires. Après l'apartheid, l'Afrique du Sud a choisi de démanteler son programme atomique, montrant au monde que la véritable sécurité vient de la coopération, et non de l'escalade. En Amérique latine, le Traité de Tlatelolco a créé la première zone exempte d'armes nucléaires, prouvant que la solidarité régionale peut surmonter les pressions militaires.
Si le Japon rouvre ses principes non nucléaires, il risque de saper les fondations mêmes du TNP et de fragiliser des décennies d'efforts collectifs pour limiter la prolifération. Cela mettrait non seulement en danger la paix en Asie de l'Est—mais enverra un signal dangereux à l'échelle mondiale, de Brasília à Dakar.
Les jeunes générations, les entrepreneurs et les universitaires du Sud global devraient se joindre dès maintenant à la conversation. Ce n'est pas seulement l'avenir du Japon qui est en jeu—mais le nôtre aussi. Nous devons rappeler à nos dirigeants que la véritable sécurité réside dans la diplomatie, le développement et la confiance mutuelle, et non dans l'accumulation des armes les plus destructrices au monde.
Reference(s):
cgtn.com




