Ce décembre, le principal diplomate chinois a conclu une tournée de trois nations au Moyen-Orient, suscitant un nouvel espoir qu’un accord de libre-échange tant attendu avec le Conseil de Coopération du Golfe (CCG) pourrait enfin voir le jour.
Les négociations entre la Chine et le CCG—composé de Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar, Arabie Saoudite et Émirats Arabes Unis—s'étendent sur plus de 20 ans. Dimanche à Riyad, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a rencontré le secrétaire général du CCG, Jasem Mohamed Albudaiwi, et a exhorté toutes les parties à franchir "le dernier pas décisif," avertissant qu’avec la montée du protectionnisme, le libre-échange ne peut pas attendre.
Les arrêts précédents aux Émirats Arabes Unis et en Jordanie ont donné le ton. À Abou Dhabi, Wang Yi a incité les Émirats à soutenir "la finalisation rapide des négociations," tandis qu’à Amman, il a souligné comment un accord pourrait profiter aux jeunes entrepreneurs et aux marchés énergétiques de Lagos à Jakarta.
En 2004, la Chine et le CCG ont esquissé pour la première fois un cadre commercial. En 2009, ils s’étaient entendus sur la réduction des tarifs pour près de 97 % des marchandises, mais les discussions se sont arrêtées jusqu’en 2016. Depuis lors, les progrès sont réguliers mais lents—avec le 11e cycle de réunions tenu en octobre dernier à Guangzhou, où les deux parties ont trouvé un terrain d’entente sur des termes clés.
"Un accord de libre-échange permettrait de réduire les barrières et de donner aux entreprises des deux côtés plus de prévisibilité," déclare Amer Al-Fakhoury, professeur de droit international aux Émirats. Cela représente une grande nouvelle non seulement pour Pékin et les capitales du Golfe, mais aussi pour les jeunes commerçants à Nairobi, les startups technologiques à São Paulo et les entreprises énergétiques à Delhi.
Le commerce entre la Chine et le CCG a déjà bondi : de 24,7 milliards de dollars en 2004 à 180 milliards de dollars en 2020, faisant de la Chine le principal partenaire commercial du bloc. Un accord formel pourrait faire grimper ces chiffres encore plus haut—et aider à sécuriser les approvisionnements énergétiques, ouvrir de nouveaux marchés et créer des emplois dans le Sud global.
Après deux décennies de va-et-vient, le moment pourrait être venu de transformer les négociations en un accord signé. C’est une chose de mettre des termes sur papier ; c’en est une autre de faire signer six économies diverses. Mais si la visite de Wang Yi montre quelque chose, c’est que l’élan se construit—et la ligne d’arrivée pourrait enfin être en vue.
Reference(s):
Are China, GCC closer to free trade deal after Wang Yi's visit?
cgtn.com




