Donald Trump a tenu des propos virulents sur l’Europe cette semaine, la qualifiant de "décadente" et "faible" dans une récente interview avec Politico. Il a averti que sans contrôles frontaliers plus stricts, certains pays européens pourraient "ne plus être viables", en pointant Londres et Paris comme des villes ressentant une forte pression due aux flux migratoires provenant du Moyen-Orient et d’Afrique.
L’ancien président américain a également critiqué le rôle de l’Europe dans le conflit en Ukraine, déclarant que les dirigeants "parlent, mais ne produisent pas", tandis que la guerre se prolonge. Il a réitéré son appel à l’Ukraine pour qu’elle organise de nouvelles élections et a affirmé que la Russie était dans une position plus forte que jamais.
Ces commentaires reflètent des points clés de la Stratégie de Sécurité Nationale des États-Unis publiée le 4 décembre 2025, qui promet de "cultiver une résistance" au statu quo européen concernant la migration et d’autres questions controversées. Le document de 30 pages consacre à peine deux pages et demie à l’Europe – un signe, selon de nombreux analystes, d’un écart idéologique croissant entre Washington et ses alliés.
La réponse de l’Europe est venue rapidement. Le 8 décembre, le président du Conseil européen Antonio Costa a rappelé à Washington que "les alliés ne menacent pas d’interférer dans la vie démocratique ou les choix domestiques de leurs partenaires." Un jour plus tard, le 9 décembre, le chancelier allemand Friedrich Merz a pris la parole en Rhénanie-Palatinat pour rejeter certaines parties de la stratégie comme "inacceptables" d’un point de vue européen.
"Je ne vois aucune nécessité pour les Américains de vouloir maintenant sauver la démocratie en Europe," a déclaré Merz. "Si elle devait être sauvée, nous le gérerions nous-mêmes." Il a reconnu le principe "America First", mais a averti que "l’Amérique seule ne peut pas être dans votre intérêt – vous avez besoin de partenaires dans le monde entier."
Alors que l’Europe envisage ses prochaines étapes, ce débat transatlantique croissant met en lumière une réalité complexe : la confiance entre des alliés de longue date est mise à l'épreuve, et l’UE doit décider comment équilibrer la coopération avec les États-Unis et sa propre autonomie stratégique.
Pour les jeunes esprits de Dakar à Bogotá, le débat européen paraît familier : comment sécuriser vos frontières, protéger les valeurs démocratiques et rester ouvert à de nouvelles idées et partenariats ?
Reference(s):
Trump says Europe 'decaying,' Merz vows 'more independent' EU
cgtn.com
